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ARI

La même année, Arigise mourut le 26 août, laissant la réputation d’un prince à la fois sage, pieux et brave. Il cultiva les lettres, et composa sa cour de philosophes, ou plutôt de grammairiens et d’érudits. Paul Diacre, ou Warnefrid, l’historien des Lombards, y chercha un refuge lorsque sa nation fut soumise par Charlemagne. Le fils d’Arigise, Grimœld, lui sucoéda. S-S-i.


ARIGNOTE, fille de Pythagore et de Théano, composa divers traités sur les mystères de Cérès et de Bacchus ; mais c’est à tort que Vossius, trompé par un passage altéré de Clément d’Alexandrie, avance qu’Arignote avait écrit la vie de Denys le tyran. L’homonymie du nom de ce prince et de celui de Bacchus, en grec, a causé cette erreur, copiée par la plupart des biographes. D. l.


ARIMAZE était gouverneur d’une forteresse située sur un rocher aucunement escarpé de la Sogdiane, dans laquelle s’étaient réfugiées la femme et la fille d’oxyure. Sommé par Alexandre de se rendre, il lui demanda si les macédoniens avaient des ailes pour le forcer dans ses murs. Alexandre choisit dans son armée tous ceux qui étaient accoutumés à gravir sur les rochers, et leur promit des récompenses considérables. Ils trouvèrent le moyen de monter sur la partie du rocher qui dominait la forteresse ; alors Arimaze proposa de se rendre ; mais Alexandre ne voulut point le recevoir à composition, et, a peine entré dans la place, il le fit pendre avec ses soldats, au bas du rocher. Tel est le récit de Quinte-Curce ; mais Arrien, qui ne nomme point le chef qui commandait dans cette forteresse, dit simplement qu’elle se rendit. C-r.


ARINGHI (Paul), prêtre de l’oratoire à Rome, sa ville natale, où il est mort en 1676. Il est principalement connu par une traduction latine et des commentaires sur l’ouvrage de Bosio, intitulé Roma sotterranea, etc., Rome, 1651, 2 vol. in-fol. Il en a paru, Cologne et Paris, en 1659, une édition plus complète et plus correcte. En 1668, Christophe Baumann en a publié un extrait en langue allemande, qui a été imprimé à Aruheim, et réimprimé, en 1671, in-12. Cette même année 1671, il en a aussi paru un extrait en langue latine, imprimé dans la même ville, in-12. M. Artaud en a donné un extrait raisonné dans son Voyage aux Catacombes de Rome, 1810, in-8o. Antoine Bosio avait écrit en italien cette Roma sotterranea, publiée après sa mort, et avec des additions considérables de Jean Severani, par les soins de Charles Aldrobandino, à Rome, 1632, format d’atlas ; mais l’ouvrage était très-incomplet. Aringhi l’a porté à un tel degré de perfection, que tous ceux qui ont parlé de son travail en ont fait l’éloge. On y trouve des recherches importantes sur les antiquités ecclésiastiques. (Voy. Bosio et Bottari.) On a encore d’Aringhi : Monumenta infelicitatis, sive Mortes peccatorum pessemæ, Rome, 1664, 2 vol. in-fol. ; et : Triumphus pænitentiæ, seu selectæ pænitentium Mortes, Rome, 1670, in-fol. K.


ARIOALD, roi lombard, mari de Gundeberga, sœur du roi Adaloald, fut élu roi à sa place en 625, lorsque ce prince devint fou. Arioald était encore arien, comme la plus grande partie de sa nation, tandis qu’Adaloald, étant catholique, avait voulu faire triompher sa foi. Les prêtres témoignèrent hautement leur aversion pour un roi qu’ils nommaient hérétique. L’abbé de Bobbio refusa, dans Pavie même, de rendre au roi le salut : on répondit qu’un miracle l’avait soustrait à la punition qu’il avait méritée ; et l’audace de ce moine fut généralement admirée. La reine Gundeberga ayant été accusée, par un homme qui avait voulu la séduire, d’avoir conspiré contre son époux Arioald, ce prince la fit enfermer pendant trois ans dans une tour à Lomello, jusqu’à ce qu’il se présentât un chevalier qui voulût se soumettre pour elle au jugement de Dieu. Ce chevalier ayant vaincu son adversaire, Gundeberga fut rétablie sur le trône, et comme le roi mourut quelques années après, en 636, ce fut elle qui dispose de la couronne en faveur de Rotharis, duc de Brescia, qu’elle épousa en secondes noces. S-S-i.


ARIOBARZANE, surnommé Philoromæus, devint roi de Cappadoce de la manière suivante. Mithridate, après avoir vaincu Ariarathe IX, plaça sur le trône son propre fils, à qui il avait fait prendre le nom d’Ariarathe, et qu’il voulait faire passer pour un des descendants d’Ariarathe VI. Nicoméde, de son côté, mit en avant un jeune homme qui était, suivant lui, un troisième fils d’Ariarathe VII, et qui était reconnu pour tel par Laodicé, veuve de ce prince. Le sénat romain, ayant pris connaissance de cette affaire, décida que les prétentions des deux concurrents étaient sans fondement, et qu’il ne restait plus personne de la famille royale. On déclara donc les Cappadociens libres ; mais comme ils étaient accoutumés au gouvernement monarchique, ils ne voulurent pas en changer, et ils choisirent pour roi Ariobarzane. Mithridate, qui ne renonçait pas facilement à ses projets, ne tarda pas à venir l’attaquer, et à remettre son fils sur le trône ; Ariobarzane eut recours aux Romains, et Sylla, qu’on avait chargé de différentes missions en Asie, le rétablit dans ses États. Il n’y resta pas longtemps tranquille ; car, des que l’occasion s’en présentait, Mithridate envahissait la Cappadoce ; et il s’en était emparé pour la troisième fois, lorsque s’alluma cette guerre célèbre dans laquelle il s’en fallut de peu qu’il ne renversât l’empire romain. Vaincu à la fin par Sylla, il fut obligé de restituer toutes ses conquêtes, et la Cappadoce fut rendue à Ariobarzane. Il la lui enleva bientôt une quatrième fois ; mais Sylla, alors dictateur, envoya en Asie Gabinius, qui les obligea à faire la paix ; ce qui n’empécha pas Mithridate de garder la plus grande partie de la Cappadoce, sous prétexte du mariage arrêté entre sa fille, qui n’avait que quatre ans, et Ariobarzane. Ce dernier s’étant plaint aux Romains, ils forcèrent Mithridate a rendre tout ce qu’il avait pris. N’osant plus alors attaquer ouvertement Ariobarzane, il engagea Tigrane, roi d’Arménie, à faire une invasion dans la Cappadoce. Ce