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clinique chirurgicale de Goettingue (en allemand), Goettingue, 1797-1800, in-8o. Ce journal a eu six fascicules : il offre peu d’intérêt. 14° Magasin chirurgical (en allemand), Goettingue, in-8o, t. 1er 1797-1798 ; t. 2e, 1799-1800 ; t. 3e, 1801-1804. Toutes les observations insérées dans ce recueil ne sont pas d’Arnemann, non plus que celles qu’on trouve dans le suivant. 15° Bibliothèque de médecine, de chirurgie et d’accouchement (en allemand), Goettingue, 1799-1800, in-8o. 16° Système de chirurgie, etc., (en allemand), Goettingue, t. 1er, 1800 ; t. 2e, 1801, in-8o. Abstraction faite du défaut d’ordre et du vice des explications pathologiques, ce manuel n’est pas dépourvu d’intérêt. 17° Manuel de médecine pratique (en allemand), Goettingue, in-8o. Arnemann a encore publié les quatre premiers cahiers d’un journal intitulé : Nouvelle littérature médicale pour les médecins praticiens, de concert avec J.-C.-T. Schlegel, qui depuis a continué seul ce recueil. On lui doit aussi la publication d’un ouvrage allemand de J.-E. Biester et J.-A.-H. Reimarus, qui a pour titre : Observations détachées sur les sourds muets, Berlin, 1800, in-8o. J-d-n.


ARNEX. Voyez Arnay, ci-dessus.


ARNHEIM, ou ARNIM (Jean-George), général saxon, né en 1581, dans l’Uckermarck, d’une famille noble, entra d’abord au service de Pologne ; ensuite à celui de la Suède, et passa, en 1626, dans l’armée de l’empereur Ferdinand II, où il acquit si bien la faveur du général Wallenstein, qu’en 1627 il fut fait feld-maréchal, et chargé, en 1628, d’assiéger Stralsund. Forcé de lever ce siége, il fut envoyé au secours de Sigismond III, roi de Pologne. Des querelles qui s’élevèrent entre les chefs polonais et lui s’engagèrent à se retirer du service de l’Empereur. Il passa alors, avec le titre de feld-maréchal, à celui de l’électeur de Saxe, et combattit sous les drapeaux de Gustave-Adolphe a la bataille de Breitenfeld : il prit Prague, Egra, Elnbogen ; mais il se vit bientôt forcé, par Wallenstein, d’abandonner ses conquêtes. On l’accuse de ne les avoir pas défendues. Un mot piquant de Gustave-Adolphe l’avait irrité, dit-on, contre ce roi et contre les protestants ; et, pour s’en venger, il s’entendit secrètement avec les impériaux ; il fut soupçonné d’avoir joué le même rôle dans la campagne de Silésie ; mais lorsque la guerre recommença, en 1655, il s’opposa, par une marche rapide, à Wallenstein, qui se dirigeait vers le Palatinat, et protégea, avec autant de bravoure que de vigilance, les frontières de l’électeur de Brandebourg. Au commencement de l’année 1634, il fut employé pour les propositions de paix que Wallenstein fit faire aux électeurs de Saxe et de Brandebourg, et qui échouèrent. Arnheim rentra alors en campagne, prit Bautzen, Limbourg, et battit les impériaux à Liegnitz. En 1635, il fut envoyé par l’électeur de Saxe aux négociations de Berlin, et, après le traité de Prague, il fit sortir ses troupes de la Silésie. Comme les droits des luthériens ne lui parurent pas assez respectés, assez assurés par ce traité, il donna sa démission, et se retira dans son château de Boitzenbourg, dans l’Uckermarck ; il y fut saisi et enlevé, le 17 mars 1637, par ordre du roi de Suède, qui le soupçonnait de former contre lui des complots dangereux. On le conduisit d’abord à Stettin et ensuite à Stockholm ; il s’échappa de cette ville en 1658, à la faveur d’une fête donnée à la cour, pendant laquelle on le surveillait avec moins d’exactitude. De retour en Allemagne, il se tint caché quelque temps dans une cabane de pêcheur, rentra peu après au service de l’électeur de Saxe, alors allié de l’Empereur, et voulut lever une nouvelle armée. N’ayant pas réussi, il tomba malade à Dresde et y mourut, le 18 avril 1641. C’était un homme d’une activité prodigieuse, prêt à la faire servir aux intérêts de ses passions comme à ceux de son prince ; sa tempérance était si remarquable, qu’on le nommait le capucin luthérien. Il se distingua dans le nombre de ces généraux qui, pendant la guerre de trente ans, commandant des troupes à leur solde et dévouées à leur personne, rendirent leur nom aussi redoutable que leurs armes. G-t.


ARNIGIO (Barthélemy), né à Brescia, ville de Lombardie, en 1523, dans la plus basse condition, fut un des plus célèbres littérateurs de son temps. Son père était forgeron, et lui apprit d’abord cet état, qu’il exerça jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Alors, poussé par son génie, il commença a se livrer à l’étude des lettres, tirant des secours, tantôt d’un de ses amis, tantôt d’un autre. Il parvint ainsi, non sans peine, à se mettre en état d’entrer dans l’université de Padoue. Il y étudia particulièrement la médecine, et dut les moyens d’y être reçu docteur à la générosité de quelques gentilshommes de son pays, qui reconnaissaient en lui des talents naturels et des dispositions extraordinaires. De retour à Brescia, il s’y mit sous la protection du médecin Conforto, qui lui procura des pratiques utiles ; mais de nouvelles expériences qu’il voulut faire lui réussirent si mal, et il lui mourut tant de malades, qu’il fut sur le point d’être lapidé et ne dut son salut qu’a la fuite. Abandonnant alors la médecine, qu’il avait cultivée plus par nécessité que par goût, il se livra entièrement aux lettres et surtout à la poésie. Il séjourna quelque temps à Venise et dans d’autres villes, où il se fit un grand nombre d’admirateurs. Il était retourné depuis peu de temps dans sa patrie, quand il y fut attaqué d’une maladie contagieuse dont il mourut le cinquième jour, en 1577. Ses principaux ouvrages imprimés sont : 1o  le Rime, Venise, 1555, in-8o. 2o  Lettera, Rime, ed Orazione, 1558, in-4o, sans nom de lieu ni d’imprimeur. 3o  Lettura letta publicamente sopra il sonetto del Petrarca, Licte, pensose, accompagna te, e sole. Brescia, 1565, in-8o. 4o  Meyeoria, ovvero discorso intorno alle impressini imperfette umide e secche, etc., Brescia, 1568, in-8o. À ce traité, le plus ancien peut-être que les modernes aient écrit sur ces matières, sont joints des pronostics perpétuels, des éphémérides, et d’autres applications plus ou moins arbitraires de la philosophie naturelle. 5o  Dieci Veglie degli ammendati costumi dell’ umana vita, etc.,