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ARU

Il florissant vers 1590. On a de lui : 1o  l’Arte del contrapunto ridotto in tavole, parte prima, Venise, 1586, in-fol., et parte seconda, Venise, 1589, in-fol. Cet ouvrage, fort estimé, est rare. 2o  Delle imperfezioni della moderne musica, Venise, 1600, in-fol., réimprimé en 1603, dans le même format. 3o  Impresa del R. P. Gioselfo Zarlino du Chioggia dichiarata dal R, D, G. Artusi, etc., Bologne, 10011, in-4o. G-é.


ARTUSINI (Antoine), de Forli, et non pas de Ravenne, comme l’ont cru quelques écrivains, naquit le 2 octobre 1554. Il fut jurisconsulte, poète et orateur. Il prenait le titre de chevalier, et vivait encore en 1624, comme il paraît par le titre de cet ouvrage : Oratio habita in publico consittorio ad S. D. N. Urbanum VIII, pont. opt. max., in kal. maii 1624, dum illustrissimi Helvetiorum legati universe Helvetiorum cathol. reipub. debitum eidem pont. obsequium redderent, Rome, in-4o. À la fin de ce discours, où il se nomme lui-même Antonin Astusinus Furoliviensis, se trouve la réponse faite par le célèbre J.-B. Ciampoli, de Florence, On trouve encore d’Artusini quelques pièces de vers, entre autres une canzone italienne, dans les Rime scelte de poeti Ravennati, où elle a été insérée par erreur, et un sonnet, mis en tête du recueil des cinq discours institués Corone, etc., par Étienne Lusiguau, Padoue, 1577, in-4o. G-é.


ARUM (Dominique van), noble frison, né à Leuwarde, en 1579, s’appliqua de bonne heure à la jurisprudence. Après avoir fait d’excellentes études à Franecker, à Oxford et à Rostock, il se rendit, en 1599, à Iéna, où il fut nommé professeur de droit en 1605, et il où mourut le 24 février 1057. Il rendit d’importants services au droit public de l’Allemagne, et fut un de ceux qui commencèrent à le réduire en un corps de doctrine. Ses principaux ouvrages sont : 1o  Discurcus academici de jure publico, Iéna, 1617-23, 5 vol. in-4o ; 2o  Discursus acadçmici ad auream bullam Caroli IV, ibid., 1617, in-4o ; 3o  Commentar. de Camitiis Roman. German. imp., ibid., 1630-35-60, in-4o. Ce traité est un desmeilleurs qui soient sortis de sa plume. G-t.


ARUNDEL (Thomas), archevêque de Cantonbéry, naquit en 1553, d’une maison illustre, et fut nommé évêque d’Ély à l’âge de vingt et un ans, exemple unique dans l’histoire de ce pays. On l’accuse d’avoir, dans toute sa carrière épiscopale, montré un goût puéril pour l’ostentation et le luxe ; ce qui tourna cependant quelquefois au profit des églises dont il fut successivement le chef. De l’archevéché d’Yorck, il passa, en 1596, à celui de Cantorbéry ; mais, dans les dix années qui précédèrent cette dernière nomination, ses fonctions ecclésiastiques ne l’empêchèrent pas d’occuper, avec quelques interruptions, le poste important de lord chancelier. En 1593, il transports les cours de justice de Londres à Yorck, afin, disait-il, de punir l’orgueil que le roi reprochait aux habitants de la capitale ; mais probablement aussi pour donner plus d’éclat et de richesses à son diocèse. Bientôt on sentit l’inconvénient d’un tel déplacement, et l’ordre ancien qui existe encore fut rétabli. Comme, Arundel, en obtenant une commission qui donnait la régence au duc de Glocester, au comte d’Arundel et autres, avait pris une part très-active aux premiers efforts tentés pour délivrer la nation de l’oppression de Richard II, il fut banni par ce prince, et le pape Boniface IX, qui avait à se plaindre du roi et du parlement, se vengea en accueillant un de leurs ennemis ; il nomma Arundel à l’archevêché de St-André en Écosse, et déclara l’intention où il était de lui accorder en Angleterre d’autres honneurs ecclésiastiques ; mais une lettre ou Richard faisait sentir au souverain pontife la nécessité d’un rapprochement et de l’harmonie la plus entière entre le trône et l’autel fit changer les dispositions de la cour de Rome. Heureusement pour Arundel, il ne tarda pas à trouver, dans le mécontentement toujours croissant du peuple anglais contre le roi, une occasion de revoir sa patrie, et d’y reprendre ses dignités. Il était arrivé dans la Bretagne au moment où la noblesse d’Angleterre et une autre partie de la nation sollicitaient Henri, duc de Lancastre, excité par Richard, de quitter la France pour venir recevoir la couronne de ce monarque lui-même. On chargea l’archevêque de Cantorbéry de remettre au duc une lettre pressante, qu’il accompagna des plus vives remontrances sur l’état ou se trouvait le royaume, et sur la nécessité de remédier promptement au mal. Henri, retenu par quelques scrupules sur la légitimité d’une pareille succession, finit par se rendre, et Arundel plaça la couronne sur la tête de Henri IV, son nouveau maître. Au commencement du règne de ce prince, les besoins de l’État exigeant des secours considérables, on employa (dans le parlement convoqué à Conventry, en 1404) des arguments renouvelés souvent depuis pour prouver que ces secours pouvaient être pris sur les biens du clergé. Arundel mit en œuvre, auprès du parlement et du roi, tous les moyens possibles pour détourner le coup, et parvint du moins à le suspendre. Il combattit ensuite une nouvelle secte d’hérétiques (les lollards ou wickleffites), avec toute l’ardeur et l’activité de son caractère. Il alla jusqu’à déclarer que cette hérésie ne pouvait se punir que par le feu, et une exécution préparée par ses ordres eut lieu ; il venait de prononcer, sous le règne de Henri IV, une pareille sentence contre lord Cobham, lorsqu’il fut saisi d’une inflammation à la gorge dont il mourut presque subitement. L’esprit superstitieux de ce temps-la ne manque pas d’attribuer une fin si prompte à la justice divine. Arundel fut le premier qui, par un zèle mal entendu, défendit de traduire l’Écriture sainte en langue vulgaire. L-p-e.


ARUNDEL (Thomas Howard, comte d’), maréchal d’Angleterre, sous les règnes de Jacques Ier et de Charles Ier, était un zélé protecteur des savants et des artistes. Après avoir passé quelques années sur le continent, pour se livrer à l’étude des arts et de la littérature, il revint dans sa patrie, et dès lors son palais, situé sur le bord de la Tamise, et sa maison de campagne, dans la province de Surrey, de vinrent le séjour des hommes les plus distingués