Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 2.djvu/379

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les départements les chefs-d’œuvre de l’art et en particulier ceux de la commune de Rouen, Rouen, 1797, in-4°. Par cet intéressant écrit, Auber concourut à réprimer les dévastations du vandalisme révolutionnaire. 4° Rapport sur les prix nationaux d’agriculture dans le département de la Seine-Inférieure, avec des notes y relatives, Rouen, 1795, in-4°. « On est étonné, dit M. Gourdin, des connaissances qu’Auber développe dans ce rapport. Il y parle en homme consommé dans le premier des arts. » Il était neveu de l’abbé Yart, qui, l’un des premiers, fit connaître en France les beautés de la poésie anglaise. Lecarpentier, professeur à l’école de dessin de Rouen, a publié : Notice historique sur M. Auber, Rouen, 1804, in-8°.


AUBERNON (Philippe), né en 1757 à Antibes, fils d’un consul de cette ville, entra, des sa jeunesse, dans l’administration militaire. Il était, en 1792, commissaire des guerres à l’armée des Alpes maritimes, lors de l’invasion du comté de Nice, sous les ordres du général Anselme. Dans l’état de pénurie où se trouva cette armée, Aubernon rendit de grands services par son activité, et il fut bientôt nommé commissaire ordonnateur. C’est en cette qualité et de la même manière qu’il contribua beaucoup, le 4 novembre 1795, à la victoire de Loano sous les ordres de Schérer. Il était à la tête de l’administration de cette armée lorsque Bonaparte vint en prendre le commandement dans le mois de mars 1796. Il fit sous ce général les brillantes campagnes de 1796 et 1797, jusqu’au traité de Campo-Formio, et il remplissait encore les mêmes fonctions à Gènes, pendant le mémorable siège que soutint si glorieusement

Masséna en 1799. Ce général a rendu au zèle et à la prévoyance qu’il déploya dans cette circonstance le plus honorable témoignage. Les services d’Aubernon furent ensuite peu remarques sous le gouvernement impérial, quoiqu’il ait été employé activement en Hollande, en Allemagne et en Illyrie ; mais on a lieu de croire qu’il ne jouit pas d’une grande faveur auprès de Napoléon. Cependant il avait été nommé officier de la Légion d’honneur, et il était inspecteur aux revues de la première division militaire. Il fut mis à la solde de retraite par l’ordonnance du roi du 1er août 1815. Il reçut plus tard la croix de St-Louis, et mourut à Paris, le 4 juillet 1852. L’auteur du Bibliologue, dans son numéro du 25 janvier 1853, confondant Philippe Aubernon avec son fils, M. Joseph-Victor Aubernon, préfet de Versailles, et depuis pair de France, lui a attribué plusieurs écrits qui sont de ce dernier.


AUBERT, AUDBERT, AUTBERT ou HAUBERT (Saint). Ce nom, qui s’est écrit et prononcé

de ces différentes manières, paraît être aussi le même que celui d’Albert, puisque la place Maubert est nommée ainsi parce qu’Albert le Grand, ou maître Aubert y donnait ses leçons, et il a été très-commun dans toutes les parties du royaume, des les premiers temps de la monarchie. Deux évêques qui l’ont porté ont mérité, par leurs vertus, d’être mis au rang des saints. Le plus ancien fut évêque de Cambray et d’Arras, en l’an 655. Ces deux sièges étaient réunis a cette époque. Il fut honoré de la confiance de Dagobert, et mourut en 688. Il fonda plusieurs abbayes, entre autres celle de St-Ghilain, près de Mons, dans le Hainaut, et celle de St-Vaast à Arras. Après sa mort, on en consacra deux autres sous son invocation dans ces deux villes ; son corps fut déposé dans celle de Cambray, et celle d’Arras devint une des principales paroisses de cette ville. Sa fête a été placée au 15 décembre, anniversaire de sa mort. Mabillon a publié sa vie dans le tome 2 des Acta Sanctorum ord. S. Benedicti. — Le second St. Aubert occupa le siège d’Avranches au commencement du 8e siècle, et il en fut le dixième évêque ; il s’est rendu célèbre par la fondation du mont St-Michel. Suivant l’usage de ces temps, on a répandu beaucoup de merveilleux sur les motifs qui l’y déterminèrent. On a dit, entre autres choses, qu’un esprit céleste apparut pour lui ordonner de construire un temple, en son nom, sur la pointe d’un rocher situé au milieu de la mer, et qui se nommait alors le mont de la Tombe. Le saint, jugeant la chose impossible, ne put se résoudre à l’entreprendre : ce ne fut qu’à la troisième apparition que, convaincu de la puissance de l’archange, par une punition que celui-ci lui infligea, il se mit enfin en devoir d’obéir, et que, surmontant toutes les difficultés, il parvint à bâtir un oratoire dans le lieu indiqué, qui devint bientôt célèbre sous le nom de St-Michel en péril de la mer. St. Aubert y établit d’abord des chanoines ; mais ceux-ci s’étant relâchés, on les remplaça en 976 par des bénédictins, qui y sont restés jusqu’à la révolution. On a raconté des détails encore plus merveilleux sur cet événement ; mais on doit remarquer qu’ils sont exactement les mêmes que ceux qu’on a attribués à la fondation de St-Michel du mont Gargan, maintenant mont St-Ange, faite plus d’un siècle avant celle-ci. Cette conformité suffit pour les faire reléguer parmi les fraudes pieuses que l’ignorance inventait alors. Il est probable que St. Aubert, animé de l’esprit sage qui avait dirigé les premiers apôtres, chercha à sanctifier des usages superstitieux, restes du paganisme ou du druidisme, en leur donnant une direction plus pure ; et il suivit, pour y parvenir, une coutume assez généralement établie dans toute la chrétienté, celle de consacrer à St. Michel les lieux élevés qui, sous le paganisme, l’avaient presque tous été in Mercure. Ce nouveau St-Michel devint en peu de temps l’objet d’un pèlerinage très-accrédité. Le corps de St. Aubert y fut déposé après sa mort ; mais il fut oublié pendant plus de trois cents ans. Ayant été alors découvert par une révélation, cette relique renouvela la faveur des pèlerins, parmi lesquels on a compté les personnages les plus illustres. Louis XI fut de ce nombre, et ce fut ce qui le détermine à établir l’ordre de St-Michel, en 1469. La fête de St. Aubert a été fixée au 26 juin, anniversaire de la découverte de son corps.


AUBERT (de Puycibot), troubadour du 12e siècle, naquit près de Limoges, au château de Puycibot, dont son père était seigneur. On le mit dès son