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a publié l’éloge d’Anot ; et une notice sur sa vie a été insérée dans l’Annuaire du département de la Marne pour 1821. On a de lui : 1o Guide de l’histoire, ou Annale du monde depuis la dispersion des hommes jusqu’en 1801, Reims, 1801, in-fol., réimprimé sous ce titre : Annales du monde, ou Tableaux chronologiques, etc., Reims, 1816, avec dédicace au duc d’Angoulême. 2o Les Deux Voyageurs, ou lettres sur la Belgique, la Hollande, l’Allemagne, la Pologne, la Prusse, l’Italie, etc., Paris, 1803, 2 vol. in-12, avec figures. Dans cet ouvrage, publié avec F. Malfilâtre, l’auteur rend compte de ses propres voyages. 3o Oraison funèbre de louis XVI, 1814, in-8o . 4o Tableau de l’histoire universelle, servant de texte aux Annales du monde, 1817. 5o Discours prononcés dans les assemblées de l’association de la Providence, 1823, 2 parties in-12. 6o Des sermons imprimés à Reims séparément et dans une collection de Sermons choisis. G-y.


ANQUETIL (Louis-Pierre) naquit à Paris, le 21 janvier 1723. Entré à dix-sept ans dans la congrégation de Ste-Geneviève, il se distingua dans l’exercice des fonctions d’enseignement théologique ou littéraire qui lui furent confiées. Le séjour qu’il fit à Reims en qualité de directeur du séminaire lui donna tout à la fois l’idée et le moyen de composer l’histoire de cette ville. Nommé en 1759 prieur de l’abbaye de la Roë, en Anjou, il fut peu après envoyé, en qualité de directeur, au collège de Senlis, pour y ranimer les études, et il y composa l’Esprit de la Ligue. En 1766, il obtint la cure ou prieuré de Château-Renard, près de Montargis, qu’il échangea, dès le commencement de la révolution, contre la cure de la Villette, près Paris. Enfermé à St-Lazare pendant le règne de la terreur, il y continua son Histoire universelle. Anquetil fut élu membre de la seconde classe de l’Institut, lors de la formation de cette société, attaché, bientôt après, au ministère des relations extérieures, et ce fut alors qu’il composa ses Motifs des traités de paix, etc. Doué d’une santé robuste, fruit d’une humeur égale et d’une tempérance universelle, il était très-laborieux, et travaillait régulièrement dix heures par jour ; les ouvrages les plus pénibles ne l’effrayaient pas. Déjà plus qu’octogénaire, il méditait les plus vastes entreprises littéraires, lorsque la mort l’enleva, le 6 septembre 1806, dans sa 84e année. La veille encore, il disait à un de ses amis : « Venez voir un homme qui meurt tout plein de vie. » On a de lui ; 1o Histoire civile et politique de la ville de Reims, 1756-57, 3 vol. in-12. Cette histoire ne va pas au delà de 1657 ; elle devait avoir un 4e volume, qui n’a jamais paru. Un nommé Félix de la Salle est, dit-on, le principal auteur de l’Histoire de la ville de Reims. Les deux collaborateurs disputèrent à qui mettrait son nom à cet ouvrage ; le sort décida en faveur d’Anquetil. (On peut, sur cette anecdote, consulter le Mémoire servant de réponse, pour le sieur Délaistre, contre le sieur Anquetil, Reims, 1758. in-4o  de 14 pages.) L’Histoire de Reims est un ouvrage rempli de recherches curieuses, et d’où sont bannies les vaines conjectures et les dissertations futiles. L’auteur disait, vers la fin de sa vie « Je viens de relire l’Histoire de Reims comme si elle n’était pas de moi ; je ne crains pas de dire que c’est un bon ouvrage. » 2o Almanach de Reims, 1754, in-24. 3o L’Esprit de la Ligue, ou Histoire politique des troubles de France, pendant les 16e et 17e siècles, 1767, 5 vol. in-12 ; 1771, 3 vol. in-12 ; 1785, 3 vol. in-12 ; 1797, 3 vol. in-12. On ne trouve pas à un très-haut degré, dans cet ouvrage, cette sagacité qui aperçoit et développe aux yeux des autres les causes morales ou politique des grands événements ; mais l’exactitude et l’heureux enchaînement des faits mettent le lecteur à portée de pénétrer lui-même dans le secret des cours ou des cabinets. 4o Intrigue du cabinet sous Henri IV et sous Louis XIII, terminée par la Fronde, 1780, 4 vol. in-12. Cette nouvelle production est très-inférieure à la première : le style en parut médiocre et quelquefois même peu correct ; mais ce qu’on y blâma le plus, c’est l’indulgence timide ou partiale avec laquelle l’administration et le caractère de Richelieu y sont tracés ; ni le génie ni les rigueurs tyranniques de ce grand ministre n’y sont peints de couleurs assez fortes. 5o Louis XIV, sa Cour et le Régent, 1789, 4 vol. in-12, réimprimés en 1794, 5 vol. in-12. Cette espèce de continuation des deux précédents ouvrages ne mérite point de leur être comparée ; c’est un amas d’anecdotes sans liaison qui ont perdu tout leur prix depuis la publication des mémoires particuliers d’où elles étaient tirées. 6o Vie du maréchal de Villars, écrite par lui-même, suivie du Journal de la Cour de 1724 à 1734, Paris, 1787, 4 vol. in-12 ; 1792, 4 vol. in-12. Ce n’est qu’un extrait des mémoires écrits par Villars lui-même ; la fidélité en est le seul mérite. 7o Précis de l’Histoire universelle, 1797, 9 vol. in-12 ; 1801 12 vol. in-12, 3e édition, entièrement revue (c’est-à-dire corrigée par M. Jondot), 1807, 12 vol. in-12. Cet ouvrage a été traduit en anglais, en espagnol et en italien. Cependant ce n’est presque qu’un abrégé de l’Histoire universelle des Anglais, et il ne doit être lu qu’avec précaution. 8o Motifs des guerres et des traitée de paix de la France, pendant les règnes de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, 1798, in-8o. 9o Histoire de France, depuis les Gaules jusqu’à la fin de la monarchie, 1805, 14 vol. in-12, et réimprimée très-souvent depuis, seule ou avec des continuations. Anquetil avait près de quatre-vingts ans lorsqu’il commença cette histoire, à laquelle la vie tout entière semble ne devoir pas suffire ; aussi se ressent-elle beaucoup de la précipitation avec laquelle elle a été faite et de l’âge où l’auteur l’a composée. 10o Notice sur la vie de M. Anquetil-Duperron, son frère. 11o Diverses dissertations, dans les Mémoires de l’Institut. (Voy. Mailly.) A-G-r.


ANQUETIL-DUPERRON (Abraham-Hyacinthe), frère du précédent, naquit à Paris le 7 décembre 1731. Après avoir fait ses études avec distinction dans l’université de cette ville, et avoir acquis une connaissance assez étendue de l’hébreu, il fut appelé à Auxerre par M. de Caylus, qui en était alors évêque. Ce prélat lui fit faire ses études théologiques, d’abord dans le Séminaire de son diocèse, et ensuite dans celui d’Amersfoort, près d’Utrecht ; mais le jeune