Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 2.djvu/550

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mones in Psalmos ex autographe nunc primum in lucem editi, etc., Bologne, 1757, in-4°.


AZZOGUIDI (Germain), médecin italien, né à Bologne, en 1740, obtint le grade de docteur dans la célèbre université de cette ville, après avoir soutenu avec distinction une thèse sur la génération, sujet dont les physiologistes s’occupaient alors d’une manière spéciale. Les talents remarquables qu’il déploya lui tirent confier une chaire de professeur, quoiqu’il n’eût encore atteint que sa vingt-quatrième année. Une vive discussion s’éleva, quelque temps après son installation, sur la question de la sensibilité des diverses parties du corps. Azzoguidi prit une part très-active à cette controverse, et l’on regrette qu’il n’ait pas livré a impression son mémoire, à la suite duquel se trouvait Pexposé de nombreuses expériences faites sur les animaux vivants. En 1773, il publia, sous le titre d’observationes ad uteri constructionem pertinentes (Bologne, in-4°), un travail complet et curieux, dans lequel il réfute quelques erreurs des anciens et confirme l’existence de la membrane caduque de Hunter. En 1775 parurent ses Institutions de médecine, où il déploya de vastes connaissances en physiologie. Les travaux littéraires auxquels il se livrait avec ardeur ne lui firent cependant pas négliger la pratique, comme on peut en juger d’après un mémoire très-intéressant qu’il publia sur les mauvais effets de l’inoculation de la variole, ou petite vérole. Un autre ouvrage, auquel il donna le titre modeste de Spezieria domestica, atteste son éloignement pour la polypharmacie. Lorsque l’université de Bologne reçut un nouveau mode d’organisation, Azzoguidi fut chargé d’y enseigner l’anatomie comparée ; il publia bientôt un manuel qui lui servit de guide dans ses cours, et fonda le cabinet que possède actuellement cette université. Une péripneumonie termina sa carrière dans le courant de 1814, à l’âge de 74 ans.

AZZOLINI (Decius), surnommé le jeune, pour le distinguer du cardinal Décius Azzolini, son parent, qui mourut en 1587, naquit à Ferme, le 11 avril 1625, embrassa l’état ecclésiastique et cultiva les lettres avec succès. Son mérite le fit remarquer du pape Innocent X, qui le nomma secrétaire des brefs aux princes, et l’honora de la pourpre le 2 mars 1654. La reine Christine confia l’administration de ses biens à Azzoloni : elle n’eut pas lieu de s’en repentir en voyant l’ordre qu’il y rétablit, et pour le récompenser de ses soins, elle l’institua son héritier. On disait, en. France comme en Italie, qu’il n’y avait que trois hommes qui eussent obtenu l’estime de cette princesse : Condé, le cardinal de Retz, et Azzolini. Ce cardinal mourut à Rome, en 1689, âgé de 67 ans. Il a publié, en italien, des règlements pour la tenue du conclave, qui furent ensuite traduits en latin, sous le titre suivant : Aphorismi politici, quæ in conclavi observanda habeat cardinalis pontificium axioma ambiens, hujusque desideriis favens. Opus incomparabile, ex italico in latinum translatum a Joachimo Henningio, Osnabruck, 1691, in-4°. Il avait du talent pour la poésie, comme le prouve une canzone imprimée d’abord dans les recueils du temps, et réimprimée par Crescimbeni, dans le tome 4e de son Historia della volgar poesia. Muratori cite cette pièce avec éloges, et n’hésite pas à donner à l’auteur le titre d’excellent poëte, dans sa Vie du poëte François Lemoine, dont le cardinal Azzolini fut un des principaux protecteurs.


AZZOLINI (Laurent), né à Fermo, d’une famille noble, fut un des poètes italiens les plus célèbres du 17e siècle ; il était neveu du cardinal Décius Azzolini, dit le vieux, et oncle de l’autre cardinal du même nom, qui est l’objet de l’article précédent. Il embrassa comme eux la carrière ecclésiastique, et ne, tarda pas à s’y distinguer, car la poésie ne lui fit jamais négliger les devoirs de son état. Urbain VIII le nomma son secrétaire et le fit conseiller d’État. Le talent et le zèle qu’il déploya dans ces deux places engagèrent le pontife à lui donner, en 1650, l’évêché de Ripa Transona, et celui de Narni, en 1652. Laurent Azzolini était sur le point d’être élevé au cardinalat, quand une mort prématurée l’enleva, au mois de novembre de la même année ; on a de lui : 1° Stanze nelle Nozze di Taddeo Barberini, e di D. Anna Colonna, Rome, 1629, in-8° ; 2° Satira contro la luxuria, imprimée dans un choix de poésies italiennes, Venise, 1686, in-8°. Crescimbeni, dans son Historia della volgar poesia, et Bianchini, dans son traité della Satira italiana, mettent l’auteur au rang des poètes satiriques les plus célèbres qui ont écrit dans le genre sérieux. Cette satire, où il y a en effet des beautés, parmi beaucoup de défauts qui tiennent au mauvais goût et au style incorrect de l’époque, est sous la forme d’un dialogue entre Apollon et l’auteur. Le poëte et le dieu sont du même avis sur le vice qu’ils attaquent, et le sujet est si fertile que la pièce n’a pas moins de neuf cents vers. Les stances de Laurent Azzolini sur le mariage de Barberini, nelle Nozze di Taddeo Barberini, se trouvent dans le même recueil. Ses autres productions, que l’on dit fort nombreuses, sont restées inédites, et sont conservées manuscrites dans différentes bibliothèques d’Italie. — Un autre Azzolini (Jean), religieux théatin, mort à Sorrento près de Naples, en 1655, s’est distingué comme prédicateur, et a laissé quelques ouvrages de morale et de piété.