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ANT

Ferdinand VII remonta sur le tronc en 1814. Persistant à cette époque dans les mêmes opinions, Antillon fut arrêté par ordre du roi et conduit à Saragosse pour y être jugé par une commission ; mais il mourut en route, dans un village où il fut enterré sans honneurs, en 1820. Lors du triomphe de Riégo (voy. ce nom), le corps d’Antillon fut exhumé et déposé dans une tombe plus distinguée. On a de ce savant un grand nombre de cartes géographiques, d’écrits sur les sciences et la politique ; et l’on estime surtout ses Leçons de géographie générale, et ses Éléments de géographie astronomique, naturelle et politique de l’Espagne et du Portugal, où il a relevé beaucoup d’erreurs relatives a la Péninsule espagnole. Z.


ANTIMACHIDES. Voyez Autistates.


ANTIMAGO (Marc-Antoine), un des célèbres professeurs de langue grecque qui fleurirent en Italie au 16e siècle, était né à Mantoue, vers l’an 1475. Quoique l’on eût déjà bien des secours dans sa patrie pour apprendre le grec, le désir de savoir parfaitement cette langue l’engagea, dans sa jeunesse, à passer en Grèce, où il l’étudia pendant cinq ans sous les plus habiles maîtres, et où il parvint a l’écrire et à la parler aussi facilement que le latin et l’italien. Il revint ensuite à Mantoue, et y ouvrit un cours de langue et de littérature grecques. Appelé en 1532 à Ferrara, il y professa pendant vingt ans, et y mourut en 1552, âgé de 79 ans. Il traduisit du grec en latin l’histoire de ce que tirent les Grecs après la bataille de Mantinée, écrite par Gemistus Plethon, et quelques opuscules de Denys d’Halicarnasse, de Démétrius de Phalère, et de Politien. Ces traductions furent imprimées avec un discours du même auteur, à la louange des lettres grecques, sous le titre suivant : Gemusti Plethonis de gestis Græcorum post pagnam ad Mantineam per capita Tractatio, duobus libris explicata, M. Antonio Antimacho interprete. Ad hœc Dionysii Halicarnassi prcæcepta. etc., Bâle, 1540, in-4o. Il fit aussi un grand nombre de vers latins, presque tous restés inédits. Quelques auteurs lui attribuent huit livres d’épigrammes grecques. On en trouve plusieurs de lui, tant grecques que latines, à la louange de Pierre Vettori, à la fin du recueil des lettres de quelques savants, adressées à ce célèbre rhéteur et publiées par la savant chanoine Bandini, à Pavie, 1758. G-é.


ANTIMAQUE. Suidas cite quatre poëtes de ce nom. Celui qui est le sujet de cet article était de Claros, suivant Ovide, et de Colophon, selon d’autres. L’auteur anonyme de la Description du Olympiades le fait contemporain de Lysandre, et même de Platon, qui, très-jeune encore, assiste, dit-on, à la lecture de la Rhébaïde d’Antimaque. Il est fâcheux qu’il ne nous reste presque rien d’un poète placé par les grammairiens immédiatement après Homère, et dont l’empereur Adrien faisait, au rapport de Dion, un si grand cas, qu’il eut un moment la fantaisie d’anéantir Homère, pour lui substituer son poète favori. On trouve un fragment d’Antimaque dans les Anlecta de Brunck, t. 1er, p. 167 ; et schelenberg a publié tout ce qui reste lui, en 1786, avec une épître de Wolf. La Thébaïde d’Antimaque et sa Lydé, poème élégiaque loué par Ovide, ne sont point parvenus jusqu’à nous. A-D-r.


ANTIN (d’). Voyez Gondrin.


ANTINE (d’). Voyez Dantine.


ANTINORI (Louis-Antoine[1]), savant antiquaire, était né vers 1720, à Aquila dans l’Abruzze. Ayant embrassé l’état ecclésiastique, il fut pourvu de quelques bénéfices et enfin de l’archevêché de Lanciano. Il s’était passionne des sa première jeunesse pour les recherches archéologiques. Avant l’âge de dix-huit ans, il avait déjà recueilli un assez grand nombre d’inscriptions inédites qu’il adressa au célèbre Muratori pour les publier dans son Thesauras. Quelque temps après il lui envoya des chroniques de l’Abruzze du 13e siècle, que Muratori inséra dans le t. 6 de ses Antiquitates italiana medii ævi Ces chroniques, écrites en vers dans un dialecte particulier à l’Abruzze, sont très-curieuses ; et les préface : ainsi que les notes d’Antinori prouvent que, dans un âge encore tendre, il n’avait pas moins de jugement et de critique que d’érudition. Dans un voyage qu’il fit à Rome, le pape Benoit XIV-lui proposa la direction d’une nouvelle bibliothèque qui devait être établie à Bologne ; mais il refusa cette charge honorable, sous le prétexte que sa santé demandait les plus grands ménagements. De retour dans les Abruzzes dont il avait le projet d’écrire l’histoire, il continua de rassembler des matériaux pour ce grand ouvrage ; mais il mourut à Aquila, en 1780, avant d’avoir pu mettre en ordre les pièces qu’il avait recueillies. Son frère Gennaro Antinori ne s’empressa pas moins d’en annoncer la publication en 15 vol. in-4o sous ce titre : Raccoltà di Memorie istoriche della tre provincia degli Abruzzi. Les quatre premiers ont paru à Naples de 1781 À 1785. Les documents rassemblés dans ces quatre volumes n’appartiennent pas tous à l’histoire des Abruzzes ; et d’ailleurs le défaut absolu de méthode dans leur classement fait qu’on n’en peut tirer presque aucune utilité. Cette publication, dit Laur. Giustiniani, loin de rien ajouter à la réputation d’Antinori, était plutôt capable de la lui faire perdre. (Bibl. storica del regno di Napoli, p. 1.) La courte notice que le P. Lombardo lui a consacrée dans sa Storia della litteratura italiana est inexacte et incomplète. W-s.


ANTINOUS. Voyez Adrien, empereur.


ANTIOCHUS, fils de Phintas, roi des Messéniens, régna quelque temps avec Androclès, son frère, dans la meilleure intelligence ; mais ils se divisèrent au sujet de Polycharès qu’Androclès voulait livrer aux Spartiates ; le peuple s’étant divisé à l’exemple de ses chefs, il y eut une sédition dans laquelle Androclès fut tué, et Antiochus resta seul roi des Messéniens. Il mourut vers l’an 744 avant J.-C., un peu avant la guerre de Masséna. Il eut pour successeur Euphaès, son fils. G-r.

  1. Antinori n’a pris que le non d’Antoine à la tête de ses dissertations, insérées dans le recueil de Muratori ; mais il est nommé Louis-Antoine sur le frontispice de la Raccoltà di Memoria.