Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 32.djvu/347

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pneumatique ; 13° une chaudière à bascule. Voyez Manuel pratique pour la fabrication du sucre de canne et de betterave. avec les appareils de M. O. Pecqueur, par un ancien fabricant de sucre colonial, Paris, 1845, in-18. Ces appareils sont également applicables aux deux espèces de sucre. Aussi sont-ils introduits en Amérique pour le sucre des colonies. 14° Nouveau procédé de la distillation de l’eau de mer (par la concentration de la vapeur) ; 15° Système de l’emploi double, triple, quadruple d’une chaleur donnée, appliqué dans les navires à vapeur pour dissoudre les dépôts, 1842 ; 16° Chemin de fer atmosphérique Pecqueur. Ce dernier n’a pas voulu faire des démarches officielles, de sorte que son système a été négligé pour celui de Clegg et autres, malgré les recommandations d’Arago. 17° Mécanisme pour exécuter d’un mouvement continu les filets de pêche. 1850, acheté par les Anglais trente-cinq mille francs à l’inventeur.

R-l.-n.


PECQUEUR (Constantin), économiste français, né à Arlent (Nord) le 4 octobre 1801, mort en 1859 à Paris. Sous la restauration, il s’associa aux premiers efforts de l’école saint-simonienne, qui alors comptait dans son sein tous ces jeunes esprits qui rêvaient un nouvel avenir pour la constitution de la société. Mais, esprit trop indépendant, Pecqueur chercha sa propre route au milieu des systèmes des réformateurs modernes, J.-J. Rousseau, Mably, St-Simon, Owen, Cabet, Fourier, systèmes qui souvent se heurtaient dans leurs prétentions. Il fournit des articles à tous les journaux de l’époque qui, s’intitulant journaux du progrès, mettaient en circulation de nouvelles idées, tels que le Globe, le Phalanstère, la Presse, la Réforme, la Revue indépendante, la Revue du Progrès, etc. En 1838,

l’Académie des sciences morales et politiques, en couronnant un de ses mémoires, donna une sanction quasi officielle à ses doctrines éclectiques, qui tâchaient de rattacher à la même souche les idées matérielles et les idées intellectuelles. Pecqueur se prononça en même temps pour la paix perpétuelle, ainsi que contre les armées permanentes, qu’il proposa d’utiliser comme armées de travailleurs industriels. Son principal titre est dans sa nouvelle théorie de l’organisation de la société moderne. Comme Pierre Leroux, avec lequel il a quelque ressemblance sous le rapport théorique, i met toutes ses idées sous l’égide d’une pensée religieuse : à la cité de Dieu de St-Augustin, il oppose la république de Dieu comme unité religieuse universelle. Sous ce rapport, il peut être regardé comme le prédécesseur de M. Larroque, qui a tracé avec plus d’attirail théologique la même esquisse d’une théologie naturelle universelle, sans prêcher le communisme ou le socialisme. Les théories de Pecqueur y aboutissent forcément. Toujours est-il que ses ouvrages se distinguent de ceux des autres socialistes par un fonds d’érudition solide et par leurs idées fécondes. À la suite de la révolution de février, Pecqueur fut nommé sous-conservateur à la bibliothèque nationale ; mais il n’entra jamais en fonction, tout en conservant son titre. Voici les titres de ses ouvrages : 1° les Intérêts du commerce, de l’industrie, de l’agriculture et de la civilisation en général, sous l’influence de l’application de la vapeur, 1819, 2 vol. in-8° ; 2e édit., 1848 (c’est là l’ouvrage couronné par l’Académie des sciences morales et qui a fondé la renommée de l’auteur) ; 2° des Améliorations matérielles dans leurs rapports avec la liberté, 1839, in-12 ; 3° Lettres adressées au ministre des travaux publics (M. Dufaure) sur la législation et le mode d’exécution des chemins de fer, ibid., 1840, 2 vols in-8° ; 4° Appel aux électeurs à propos de la réforme électorale, Paris, 1840, in-8° ; 5° De la paix, de son principe et de sa réalisation, ibid., 1841. in-8° (couronné par la société de la morale chrétienne) ; 6° Des armées dans leurs rapports avec industrie, la morale et la liberté, ou Des devoirs civiques des militaires, ibid., 1842, in-8° (couronné par la même société) ; 7° Théorie nouvelle d’économie sociale et politique, ou Études sur l’organisation des sociétés modernes, Paris, 1842, in-8° (c’est son ouvrage capital, qui a pour supplément théologique le traité suivant) : 8° République de Dieu, ou Union religieuse pour la pratique immédiate de l’égalité et de la fraternité universelles, Paris, 1843-1845. En 1849, Pecqueur fonda un journal de la science sociale sous le nom de Salut du peuple, qui végéta jusqu’à l’année suivante et dont il donna six cahiers. Dans le temps, il avait aussi publié des articles dans le Dictionnaire de conversation et de lecture, ainsi que dans l’Encyclopédie du 19e siècle.

R-l.-n.


PEDIANUS. Voyez Ascanius.


PEDO. Voyez Albinovanus.


PEDRO (dom), empereur du Brésil, était fils du roi de Portugal Jean VI et*de l’infante d’Espagne Charlotte-Juachime, sœur de Ferdinand VII. Il naquit à Lisbonne le 12 octobre 1798 et reçut en naissant le titre de duc de Beíra. Son frère aîné, dom Antonio, mourut prématurément, ce qui rendit de bonne heure Pedro l’héritier présomptif de la couronne, après son père, alors régent du royaume ; car l’infortunée dona Maria 1re vivait et avait encore longtemps à vivre (jusqu’en 1816). Le prince était dans sa neuvième année lorsque la nouvelle du traité de Fontainebleau vint jeter l’alarme à la cour de Portugal et plus encore à l’ambassade britannique. Le régent, pour conjurer l’orage, envoya Marialva, muni de pleins pouvoirs, de diamants et d’une proposition de mariage entre Pedro et une des filles de Murat (grand-duc de Berg à cette époque). Mais il était trop tard ; Junot traversait l’Espagne pour occuper le Portugal. Ce que redoutait le Foreign-office, c’était encore moins l’occupation de Lisbonne ou même de tout le royaume par les troupes françaises qu’un coup de main qui eût mis la famille royale de Bragance au pouvoir