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dement d’un fort qu*il défendit avec une rare intelligence ; mais. contraint de céder au nombre, il fut fait prisonnier et transporté en Europe. Echange, il revint en France et fut nommé capitaine des grenadiers du bataillon des Antilles, formé à Brest. En 17 95 son corps fut envoyé à la Guadeloupe pour reprendre cette île aux Anglais. On attaque Ste-Lucie, et Pélage y déploya un courage qui lui valut le grade de chef de bataillon et le commandement de la colonie, où il resta jusqu’à ce que les Anglais s’en emparassent de nouveau, en 1796. Blessé dans l’attaque, il fut trans orté en Angleterre dans les prisons de Plymoutä, où il resta dix-huit mois. Echange en 1798, il obtint de l’emploi à Fécamp, puis à Morlaix sous le général Betbancourt, reçut en 1799 le brevet de chef de brigade, et fut renvoyé à la Guadeloupe en cette qualité. Il avait paru servir la France avec une sorte d’al’l’ection jusqu’à l’époque de l’arrivée à la Guadeloupe du contre» amiral Lacrosse, en 1801. Ce général, chargé de faire rentrer dans le devoir tous les nègres et de rétablir l’ordre dans la colonie, éprouva de l’opposition de la part de Pélage et de quelques hommes de son parti. Il voulut les faire arrêter ; mais il résulta une insurrection de cet acte d’autorité. Pélage se constitua chef de la colonie et créa de nouveaux pouvoirs en détruisant ceux qu’avait institués le contre-amiral, qui fut obligé de fuir. Les choses restèrent en cet état jusqu’en 1803, où le général Richepanse, étant arrivé avec un renfort `de troupes, dissipa les mutins, saisit Pélage et les principaux de son armée pour les envoyer en France. A leur arrivée à Paris, on les déposa à l’Abbaye ; mais soit qu’ils n’eussent pas autant de torts que leur en prêtait Lacrosse, soit tout autre motif, ils n’y furent détenus que quelques mois et obtinrent leur liberté en 1804. Depuis cette époque, Pélage vécut ignoré, et il finit par retourner dans les colonies, où il est mort vers 1840. Z.


PELAGIUS (Arman Paez, plus connu sous le nom latin de), célèbre canoniste, était né vers 1280 dans le Portugal, selon quelques auteurs, ensuivant d’autres dans la Galice, de parents dont il n’avait pas lieu de s’enorgueillir (1). Ayant quitté fort jeune sa patrie, il embrasse la règle de St-François en 1304 dans la ville même d’Assise et alla ensuite étudier la théologie et le droit canonique-à Bologne, où il reçut le laurier. Envoyé par ses supérieurs à Paris pour y suivre les leçons du fameux Scot, il se distingua parmi ses nombreux élèves et s’acquit bientôt une grande réputation par ses talents et par l’intégrité de ses mœurs. Le pape Jean XXII jeta les veux sur Alvare pour l’aider in remédier aux maux dont l’Église était affligée, et, l’ayant nommé son grand pénitencier, le chargea de travailler au rétablissement des mœurs, alors très-relåchées, ll) Natalie non ùufintia notant nd et pldndic. Cave, Scriptor. actu. Itiator.

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même parmi les ecclésiastiques. Alvare fut pourvu en 1332 de l’évêché de Coron, dans la Messénie, et transféré peu de temps après sur le siége de Silves, dans le royaume des Algarves. On lit dans le Dictionnaire de Moréri qu’ayant pris la défense des droits de son Église contre les envahissements des chevaliers de St-Jacques, il fut poursuivi par leurs émissaires jusqu’à l’autel et orcé d’abandonner son diocèse. Cette anecdote est très-suspecte. Mais on sait qu’Alvare était en 1340 à Compostelle, et il dut prolonger son séjour dans cette ville, puisqu’il y revit pour la seconde fois son fameux traité De planctu Ecclesiœ, comme il nous l’apprend lui-même dans la suscription. Il mourut à Séville (1), où l’on voit son tombeau dans l’église des frères mineurs ou cordeliers. Il a laissé plusieurs traités de théologie et de droit canonique, dont on trouvera les titres dans les bibliographies ecclésiastiques et dans la Bibl. actus hùpan., de Nicol. Antonio, t. 2, p. 149-51. Le seul qui ait été imprimé est le suivant : De pltmctu Ecclesiœ libri duo, Ulm, 15 :74, in-fol. (2), première édition rare et très-recherchée. On ne fait aucun cas de celles de Lyon, 1527, et Venise, 1560, in-fol. Dans le premier livre, Alvare établit les droits du pape sur ’le spirituel et le temporel. En admettant avec l’auteur que le pape tienne ces droits de Dieu lui-même, il faut bien reconnaître qu’ils sont illimités. Dans le second, il attaque avec un courage vraiment apostolique les désordres des prêtres, n’épargnant dans ses justes censures ni les évêques, ni les cardinaux. Cet ouvrage est excellent. selon Dupin. qui en donne une courte analyse dans la Bibliothèque du auteurs ecclésiastiques. Le docte et judicieux J.-›A. Fabricius exprimait le désir de le voir réimprimer avec un commentaire (Bibi. med. et infim. Iatinitatis, t. 2, p. 76). Mais son éditeur, Mansi, fait observer que, dans ce cas, il serait indispensable de recourir aux manuscrits, parce que le texte se trouve défiguré de la manière la plus révoltante, au moins dans l’édition de Venise. W-s.


PELAGONIUS, ancien vétérinaire, que l’on croit avoir vécu au 4e siècle. Il existeiplusieurs fragments de ses écrits dans la collection des vétérinaires grecs, faite au 10e siècle par les ordres de l’empereur Constantin Porphyrogénète. Le professeur Hecker, de Berlin, dans son Histoire de la médecine, n’hésite pas à regarder ces fragments comme les plus mauvais de toute la collection, et comme ne contenant que des formules et des remèdes empiriques ou superstitieux. Il a paru en 1826 un ouvrage sous le nom de Pelagonius. Écrit en latin, il est accompagné d’une traduction italienne. En voici le titre : Pelagonií reterinaría ex Richardíano codicc excetpta (ll Le 8 mai 1862, suivant Moréri ; mais il est probable qu’tl faut lire 1342.

12| Quelques catalogues attribuent encore in Alvare un Traite de théologie ; Ulm, 141-1 ; mais c’est le même ouvrage que le Dc platlctu Eceluin.