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cadre plus étendu, sous ce titre : le Gouvernement des Romains considéré sous le rapport de la politi-Que, de la justice, des finances et du commerce, ibid., 1807, in-8° de 512 p. Peuchet, qui a rendu compte de cet ouvrage dans le Moniteur, en loue le plan, la méthode, l’exactitude, ainsi que la correction et la clarté du style. Mais il reproche à l’auteur d’avoir inutilement traité les deux premières parties, après ce qu’en avaient dit Mably et Montesquieu ; d’avoir trop resserré encore les deux autres, sur lesquelles il aurait pu recueillir un plus grand nombre de faits intéressants, notamment sur l’odieuse fiscalité des Romains, et d’avoir oublié de parler de l’enseignement public, qui n’a pas moins d’influence sur la prospérité et la décadence des États. Malgré ses lacunes, l’ouvrage est instructif et utile. 2°* Principes d’administration

et d’économie politique des anciens peuples, appliqués aux peuples modernes, Paris, 1819, in-8°.


BILING. Voyez BYLING.


BILIOTTI (Ivo), d’unc famille patricienne de Florence (qui avait fourni dix gonfaloniers de justice à cette république, et placé ses armes sur les monnaies de l’État), fut un des derniers défenseurs de la liberté de sa patrie, et un des meilleurs capitaines de son temps. En 1529, il défendit le fort de Spello, en Toscane, contre les troupes liguées du pape et de l’empereur Charles-Quint. Il obligea le prince d’Orange, qui les commandait, à se retirer, et se distingua aussi au siège de Florence. Il passa au service de François Ier, roi de France, avec de Gondi et Pierre de Strozzi, ses parents, et fut tué au siège de Dieppe. Une partie de la famille de Biliotti, proscrite par les Médicis, se réfugia à Avignon et dans le comtat Venaissin, vers la fin du 15e siècle. Le 17 thermidor an 2 (29 juillet 1794), le chef de cette maison, Joseph-Joachim, marquis de Biliotti, chevalier de St-Louis, âgé de 70 ans, aussi distingué par ses vertus que par sa naissance, fut la dernière victime du tribunal révolutionnaire d’Orange, qui le lendemain même reçut l’ordre de suspendre ses horribles fonctions. K.


BILISTEIN (Charles-Léopold Andrieu, baron de), conseiller de commerce en Russie, naquit en 1724, en Lorraine, d’une ancienne famille hollandaise originaire de Delft. Un séjour de dix années qu’il fit à Nancy lui donna l’occasion de recueillir sur l’agriculture, la population et le commerce de sa province, un grand nombre d’observations qu’il mit à profit en publiant successivement : 1°* Essai sur la ville de Nancy, capitale du duché de Lorraine, Amsterdam, 1762, petit in-8°. Cet écrit, quoique recherché, donne des notions trop restreintes sur la cité que l’auteur voulait faire connaître. La plus grande partie du volume est remplie par le détail d’un projet de canal et de bassins à établir, à l’orient de Nancy, dans le même genre que ceux ¢£’on admire en Hollande. 2° Essai sur les duchés Lorraine et de Bar, Amsterdam, 1762, petit in-8°. On trouve dans cet essai de vastes connaissances en économie politique appliquée à un petit État. Si les considérations auxquelles se livre l’auteur ne sont pas toujours d’une extrême justesse, jamais du moins on n’est porté à accuser ses intentions. 5°* Essai sur la navigation lorraine, Amsterdam, 1764, petit in-8°*. Le travail de Bilistein ne se borne pas, ainsi que le titre de cet ouvrage pou1·rait le faire croire, à la navigation d’une seule province. Après avoir exposé ses vues sur les moyens de rendre la Meuse, la Moselle et la Meurthe navigables le plus près possible de leurs sources, de faire communiquer ces rivières entre elles et de les joindre même au Rhin et à la Saône, il établit, sur l’exécution de ces plans, un immense système de relations internationales qui auraient fait de la Lorraine une contrée de passage et d’entrepôt pour le commerce du midi et du centre de la France avec la Hollande et les États d’Allemagne. Il y a quelques conceptions vraies dans tous ces projets ; mais on s’aperçoit que l’auteur a travaillé de mémoire, sans tenir compte des obstacles de tout genre qui rendraient à peu près inexécutables la plupart des entreprises qu’il conseille. Cependant, on doit à Bilistein la justice de dire que ce furent ses écrits qui suggérèrent à Louis XVI la pensée d’ordonner, en juin 1778, une enquête d’après laquelle furent décidés la plupart des ( travaux nécessaires à l’embellissement de Nancy. Andreu de Bilistein avait aussi composé, dans le même sens, un mémoire sur les canaux de France. 4° Institutions militaires pour la France, ou le Végèce français, Amsterdam, 1762, 2 vol. in-8°*. Ce titre ambitieux promet des faits ; l’ouvrage en présente assez peu : on n’y trouve guère que des réflexions sur le système militaire suivi par la France. Le style de Bilistein à cette chaleur que donne la conviction, mais un certain air j d’étrangeté qui dégénère quelquefois en incorrection. Il avait épousé en seconde noces la fille du prince moldave Jean Rosetto, dont il eut deux filles mariées à des officiers généraux russes. Cette femme, après avoir tenté vainement de le faire changer de religion, le fit périr victime de son attachement à sa croyance. Il avait eu, d’un premier mariage avec. une dame d’honneur de l’impératrice, un fils nommé Paul, qui fut colonel aux gardes d’Ismaïloff, et une fille nommée Catherine, du nom de l’impératrice Catherine Il, sa marraine. Elle épousa le comte d’Arimont, d’une branche cadette des comtes de Spanheim.


BILL (Robert), mécanicien anglais, né en 1751, d’une bonne famille du comté de Stafford, avait été destiné à la profession militaire. Il ne reçut en conséquence qu’une éducation classique des plus ordinaires. Mais son goût pour les spéculations scientifiques l’emporta sur les déterminations de ses parents ; et ils avaient renoncé à l’espoir de le voir entrer au service, lorsque leur mort le laissa, jeune encore, possesseur d’une fortune indépendante, quoique peu considérable. Bill ne voulut se livrer, pour l’accroitre, à aucune profession, à aucune espèce de commerce. Doué d’un esprit très-inventif, instruit par les lectures qu’il avait faites et qui suppléaient aux lacunes de son éducation, formé enfin par les expériences physiques aux-