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TEMESWAR (le comte de). Voyez Scolari.


TEMMINCK (C.-J.), célèbre naturaliste hollandais, naquit en 1770 ; sa vie, consacrée aux sciences naturelles, s’écoula sans incidents remarquables ; après avoir été directeur de l’académie des arts et des sciences de Haarlem et du musée d’histoire naturelle des Pays-Bas, il est mort à Leyde en 1858. Il était membre correspondant de l’académie de Paris. Un des plus remarquables de ses ouvrages est la Monographie de Mammologie, ou Description de quelques genres de mammifères dans les espèces qui ont été observées dans les différents musées de l’Europe, Leyde et Paris, 1825-18111, 2 vol. in- !i°, avec 70 planches ; c’est la d’ailleurs une incursion dans le domaine de la zoologie, et Temminck s’en permit rarement ; il s’enferma volontiers dans un cercle spécial où il n’eut guère de rivaux. Son Catalogue systématique du cabinet d’ornithologie, publié en 1807, fait combattre divers oiseaux qui n’avaient pas encore été décrits. En 1815, parut le Manuel d’ornitholoqie, ou Tableau systématique des oiseaux : qui se trouvent en Europe, fort beau travail qui reparut avec des augmentations très-considérables, en quatre volumes in-8° (1820-1839), renfermant 530 planches. Signalons aussi les Observations sur la classification méthodique des oiseaux (1817, in-8°), opuscule offrant, sous une forme concise, des vues lumineuses et substantielles. De grands ouvrages d’une valeur considérable occupèrent les veilles de Temminck. En 1820, il entreprit, de concert avec M. Meiffren-Laugier, baron de Chartreuse, une vaste (publication qui forme cent deux livraisons en six planches chaque, avec texte explicatif et qui a pour titre : Nouveau recueil de planches coloriées d’oiseaux, pour servir de suite et de complément aux planches enluminées de Buffon, d’après les dessins de MM. Huet et Prêtre, peintres attachés au Muséum d’histoire naturelle ; cette belle collection, publiée en deux formats (in-fol. et in-1°), est d’autant plus intéressante que tous les oiseaux qu’elle décrit ne sont point mentionnés dans les ouvrages des ornithologistes antérieurs, tels que Buffon, Vaillant, Vieillot, etc. On doit également à Temminck, l’histoire naturelle générale des pigeons et des gallinacés, 1813-1815, 3 vol. in-8°, et le texte du grand ouvrage de madame Knip, les Pigeons. Commencée en 1808, cette publication, achevée en 1811, comprend 86 planches grand in-folio. Ce savant a donné de nombreux mémoires dans des journaux scientifiques, dans des collections des travaux de différentes sociétés, nous nous bornerons à mentionner une Notice sur quelques nouvelles espèces d’oiseaux : des genres Psitaccus et Columba, conservées dans le musée de la société linnéenne ; elle est insérée dans le treizième volume des Mémoires de cette société. La plupart des ouvrages de Temminck, furent imprimés à Amsterdam ou à Leyde, mais il fit usage de la langue française aiin qu’ils se répandissent plus facilement dans le monde savant. Il employa toutefois l’idiome de sa patrie dans un grand travail sur l’histoire naturelle des possessions hollandaises dans l’Inde (Natuurkundige Verhandelingen…), Leyde 1839-1844, 3 vol. in-fol. avec 255 planches coloriées ; un abrégé de cet ouvrage a paru en français, sous le titre de Coup d’œil général sur les possessions néerlandaises dans l’Inde, Leyde, 1816-1850, 3 vol. in-8°. Les diverses productions de Temmiuck se recommandent toutes par l’exactitude des recherches, par une méthode lumineuse, et, en leur genre, elles sont avec raison placées au premier rang. Z.


TEMPELHOF (Gnoncss-Fnéoxâmc), tacticien allemand, né à Tramp, dans la Moyenne -Marche, le 17 mars 1737, lit ses premières études chez son père, qui tenait en erme un domaine du roi. De là, il alla aux universités de Francfort-sur-l’Oder et de Halle, où il eut beaucoup de

succès dans l’étude des mathématiques. Il s’engagea ensuite dans un régiment d’infanterie, devint caporal et fit, en cette qualité, la campagne de 1757 en Bohème. À la fin de cette année, il entra dans l’artillerie et se distingue aux batailles de Breslau, de Leuthen, de Hochkirch, de Cunersdorf, de Torgau, et aux siéges de Breslau, d’Olmutz, de Dresde et de Schweidnitz. À la fin de la seconde campagne, il fut nommé lieutenant et ne cessa pas, dans toute la suite de sa vie, d’ajouter à ses connaissances théoriques et pratiques. Après la paix de 1763, il continua ses études à Berlin et se mit en relation avec Euler, Lambert, Sulzer, Lagrange et d’autres savants. Il publia alors les ouvrages suivants : 1° Introduction à l’analyse des infiniment grands, 1769, in-8° ; 2’ Introduction à l’analyse des infiniment petits, 1779, in-8° ; 3° Calcul caraet des éelipses du soleil et des éclipses des étoiles, produites par Finterposition de la lune, 1772, in-8° ; 11’ le Bombardier prussien, 1781, in-8°. Dans ce dernier ouvrage, appliquant les mathématiques aux connaissances pratiques qu’il avait acquises dans l’artillerie, Tempelhof ramena la science des projectiles a des princi s plus certains. Ayant rassemblé et mis en ordprîe les manœuvres et les opérations militaires que Frédéric II avait invent s en grande partie, et que ce prince faisait exécuter dans l’armée prussienne, il lui demanda la Epermission de publier son travail sous le titre d’ léments de tactique militaire ; ce qui fut refusé dans les termes les plus honorables pour l’auteur. Après la guerre de la succession de Bavière, Frédéric, qui, dans un long entretien avec Tempelhof. avait conçu pour lui la plus haute estime, e chargea d’instruire les meilleurs olllciers d’infanterie et de cavalerie dans les inspections de Berlin et de la Marche. En 1782, le roi le nomma major et commandant d’un corps d’artillerie qu’il venait de former, et, en 1784, il lui donna des lettres de noblesse. Frédéric-Guillaume II, étant