Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 5.djvu/11

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3 BGE mime auteur. D’Acl1éry a publié, dans le0° tome de s san Spicifegium, un recueil de canons que Boniface ê rédigea pour la conduite de son clergé. On trouve j enfin un de ses sermons, sur la renonciation qui se « fait au baptême, dans le tome 5, part. 2, du Thema-HH attscdolorum novissimus, publié par D. Bernard v Pcz, à Augsboutg, en 17 29. Le style de Boniface n’est ’ ¢ ni élégant ni pur, mais on y remarque beaucoup de clarté, de simplicité et d’onction. Sa vie, écrite par Willibaud, ou Guillebaud, son disciple, qui fut pre- « mier évêque d’Eischtedt, a été retouchée, et divisée : en 2 livres par Othon, moine du 12e siècle. (Voy. D. Ma- : billon, Annales ord. S. Benedicti, t. 5 ; et D. Ceillier, « Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, t. 18.) V—VE. <

BONIFACE Ier, élu pape en décembre 418, suc- É céda à Zozime. Une faction opposée nommait en · même temps l’archidiacre Eulalius, protégé par Symmaque, préfet de Rome. L’empet-eur Honorius, « informé de co schisme, ordonna aux deux. concurrents de sortir de Rome, et de n’y exercer aucune. fonction, avant d’avoir été jugés à Ravenne, où il avait assemblé les évêques à cet effet. Boniface obéit, mais Eulalius, ayant contrevenu à la défense de l’empereur, fut chassé de Rome, et décla1·é intrus. Boniface resta paisible possesseur du saint-siégé ; il gouverna sagement pendant quatre ans environ. Ce fut sous son pontificat que mourut St. Jérôme, et ce fut à lui que St. Augustin adressa ses quatre livres en réponse aux deux lettres des Pélagiens. Ce même pape soutint avec fermeté les droits du saint-siège sur l’Illyrie, que le patriarche de Constantinople voulait détacher de sa juridiction. Cette contestation, traitée entre les empereurs Honorius et Théodose, fut terminée au gré de Boniface. Il mourut en 422, le 25 octobre, et fut enterréxlans le cimetière de Ste-Félieité, où il avait fait élever un oratoire. Après sa mort, quelques factieux voulurent rappeler Eulalius, qui refusa de quitter sa 1·etraite en Campanie, où il mourut un an après. D—s.

BONIFACE II, né Romain, et dont le père était Goth, fut élu pape dans le mois d’octobre 550, et succéda à Félix IV, nommé par une partie du clergé, du sénat et du peuple assemblés dans la basilique de Constantin : il eut pour concurrent Dioscore, que l’autre partie des électeurs proclama dans la basilique de Jules ; mais la crainte d’un schisme s’évanouit au bout de quelques jours par la mort de Dioscore, Boniface, resté paisible possesseur du saint-siégé, fit “ condamner la mémoire de son adversaire, et cependant reçut à la communion tous ceux de son parti. Ensuite il se laissa gouverner par le diac1·e Vigile, qui chercha à s’assurer d’avance l’avantage de lui succéder. Boniface assembla donc les évêques sul’-I’fragants de Rome et tout son clergé, et les obligea par serment de lui donner Vigile pour successeur.

; Cet acte, contraire attx canons, ayant été rédigé et

~ signé par toute l’assemblée, excita une réclamation universelle. La cour, le sénat et le peuple se récrièrent contre une innovation qui détruisait toute espèce de liberté dans les élections. Boniface persista quelque temps dans sa prétention ; mais, enfin, il

BON s’en désisla, en détruisant cette convention extorquée à sa faiblesse et à sa simplicité. Vigile n’en recueillit pas moins le fruit de ses intrigues, mais-plus tard qu’il ne l’avait espéré ; il ne fut point le successeur immédiat de Boniface II. Celui-ci mourut le 8 novembre 552. On a de lui une Lettre à St. Césaire d’Arles, dans les ·Epistol¢s Roman. ponti)icum de D ; Constant. D—s. Q

BONIFACE III, né Romain, fils de Jean Candiote, fut élu pape le 15 février 606, près d’un an après la mort de Sabinien. Il avait été nonce à Constantinople, du temps de Phocas. Il obtint de cet empereur que le saint-siège de Rome conserverait la primauté sur celui de Constantinople, ce qui était conforme aux instances de St. Grégoire, auxquelles l’empereur Maurice avait résisté. Boniface assembla un concile à Rome, dans lequel il fut défendu, sous peine d’anathème, que, du vivant du pape, ou de quelque autre évêque, on parlàt de son successeur ; mais, trois jours après ses funérailles, on devait s’assembler pour procéder à l’élection. Boniface III mou1·ut le 12 novembre 606. D—s.

BONIFACE IV (Saint), né à Valérie, au pays des Marses, fils de Jean, médecin, fut élu pape le S septembre 607, après la mort de Boniface III, et une vacance de plus de dix mois. Il obtint de l’empereur Phocas, le Panthéon qu’Agrippa avait fait élever, dit-on, en l’honneur de tous les dieux, et que Boniface consacra à tous les martyrs et à la Vierge, sous le nom de Ste-Marie de la Rotonde. Boniface IV mourut l’an 6l4, au bout de six ans et huit mois de pontificat. Il avait fait de sa maison un monastère, et lui avait donné de grands biens. L’Église honore sa mémoire le 25 mai, jour auquel il fut inhumé aSt-Pierre. D—s.

BONIFACE V, né à Naples, élu pape le 29 décembre 6l7, après la mort de Deusdedit. Il tint le V l saint-siège sept ans et dix mois, et mourut le 25 octobre 625, laissant des souvenirs d’une piété fervente -et d’une grande charité. Il y a des opinions diverses sur la durée de son pontificat. D—s.

BONIFACE VI, Romain, fils d’Adrien, élu pape après la mort de Formose, le 11 avril 896. Boniface · avait été déposé du sous-diaconat, et ensuite de la prètrise, et il fut nommé par une faction populaire ; mais il mourut de la goutte au bout de quinze jours. D—s.

BONIFACE VII, antipape, appelé Fnatvcotv, fils de Ferratius, et diacre de l’Église romaine, élu pape en 974, du vivant même de Benoit VI. (Voy. ce nom.) F1·ancon avait été chassé de Rome, non seulement à cause de son élection irrégulière, mais encore parce qu’il fut soupçonné d’avoir participé à la mort de ce même Benoit. Il revint, sur la nou-velle de la mort de Benoit VII (voy. ce nom) ; mais il trouva Jean XIV élevé au saint-siège. Sa faction en usa de même qu’avec Benoit VI ; Jean fut arrêté, déposé, et jeté en prison, on il mourut de faim et de misère. Ainsi, Francon fut reconnu pape, et se maintint dans son intrusion pendant onze mois, au bout des uels il mourut subitement. La haine qu’il avait mérille fut telle, que la vengeance l v l