Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 5.djvu/51

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16 BON Vierge avait eu plusieurs enfants de St. Joseph, parce qu’il est dit, dns les livres du Nouveau Testament, que Jésus-Christ avait des frères. Jovinien enseignait que la virginité n’était point un état plus parfait que le mariage, et que Marie ne demeura pas vierge après l’enfantement. Cette doctrine eut à Rome beaucoup de sectateurs. On y vit un grand nombre de chrétiens, qui j usque-la avaient vécu dans les austérités de la continence et de la mortification, se marier et chercher les délices du monde, sans ofoire perdre aucun des avantages que promet leur religion. St. Jérôme écrivit contre Jovinien, qui fut condamné par le pape Sirice, et par les conciles de Rome et de Milan. (Voy. Jovnvuan.) Bonose alla plus loin qu’Helvidius et Jovinien ; c’est la marche ordinaire de l’esprit humain dans ses égarements ; les disciples d’un sectaire aspirent à devenir chefs de secte à leur tour ; et, pour y réussir, ils outrent de fausses doctrines. C’est ainsi que, dans les révolutions, une faction n’en renveise une autre qu’en ajoutant à ses excès. Il ne suffisait plus à Bonose de nier la virginité perpétuelle de Marie : d’autres le faisaient en même temps que lui. Il renouvela les hétérodoxies plus anciennes de Théodote de Bysance (an 482) ; de Praxeas, Phrygien (an 207) ; de Noët d’Éphèse, ou de Smyrne (an 240) ; de Sabellius de Ptolémaïde (an 257) ; de Paul de Samosate, évêque d’Antioche (vers le milieu du 5e siècle) ; et de Photin, évêque de Sirmium ( l’an 542). Les sectes des Théodotiens, des Noetiens, des Sabelliens, des Paulianistes et des Photiniens, niaient la divinité de Jésus-CIn-ist. On les nomma aussi Bonosiaques. Le concile de Capoue, tenu l’an 580 ou 590, pour terminer les différends de l’Église d’Antioche, renvoya le jugement de Bonose aux évêques de Macédoine, présidés par Anysius de Thessalonique, leur métropolitain. Bonose, déjà interdit de ses fonctions par le concile de Capouc, fut condamné et séparé de la communion de l’Église. Cependant le concile de Macédoine reçut ceux qui avaient été ordonnés par cet hérésiarque depuis son interdiction, de peur que, ralliés à lui, ils n’augmentassent le scandale ; mais le pape St. Innocent écrivit à Marcien, évêque de Naïsse, et à Laurent, évêque de Segna, de ne recevoir que ceux qui auraient été ordonnés par Bonose avant son interdiction, et de chasser les autres, pour empêcher qu’ils ne séduisissent le vulgaire simple et crédule, dans les cités et dans les campagnes. Les erreurs de Bonose furent en partie reproduites, dans le 9e siècle, par les Pauliciens, sans beaucoup de succès. Les hérésics se multiplièrent, mais par de nouvelles erreurs, et Bonosc et les Bonosiaques furent oubliés.. V—ve.


BONOSUS ( Qmsros ), fils d’un rhéteur ou grammairien, qui était ai la suite de ces peuples du Nord que l’on vit se répandre dans les Gaules et les désoler jusqu’au règne de Probus. Son goût pour la guerre se manifeste de bonne heure ; il arriva au grade de tribun des soldats, et au commandement des troupes qui gardaient la frontière de Rhétie. Il buvait beaucoup, et supportait le vin d’une manière extraordinaire, ce qui faisait dire souvent à Aurélien que Bo (. I

IDN · nosus était né, non pour vivre, mais pour boire. Cet empereur l’eut en honneur pendant longtemps, pour des raisons de politique ; il lui fit épouser une prisonnière, femme du sang royal des Goths, douée d’une raison supérieure, afin de savoir par lui, au moyen de cette union, tout re qui se passait dans cette nation. Il se servait aussi de lui auprès des députés des barbares, pour les enivrer et découvrir leurs secrets dans le vin. Quelques excès que fît Bonosus en buvant, il était toujours sur de lui, et n’éprouvait aucune incommodité. Les Germains ayant incendie des navires que les Romains avaient en station sur le Rhin, Bonosus, qui en avait le commandement, craignant d’être puni, crut se tirer d’em-· barras en se faisant nommer empereur. Probus eut des efforts à faire pour le réduire ; il le défit enfin dans une bataille sanglante et décisive. De désespoir, Bonosus termina sa vie par la corde, vers l’an de Rome 1055. On dit de lui, à ce sujet, que c’était un broc pendu et non pas un homme. On ne connait pas de médailles bien authentiques de cet empereur ; celles que cite Goltzius sont suspectes ; celle du musée Theupolo, avec la légende tu. r. nottsvost, lui est attribuée avec assez de vraisemblance : la transposition des lettres tient à la barbarie du temps et du lieu. Q-B—Y.


BONOURS (Cuatsrorun nu), capitaine au service d’Espagne, né à Vesoul, vers 1590, est auteur des ouvrages suivants : 4° Eugéniarétilogie ou Discours de la vraie noblesse. Liege, 1646, in-8¤. 2° Le Siège mémorable d’os tende, Bruxelles, 1628, in-4°, et 1655, 2 vol. in-te. Cet ouvrage est estimé. Bonours, qui prenait le titre de capitaine entretenu par le roi catholique, avoue, dans la préface de son Discours de la vraie noblesse, qu’il s’était plus occupé de l’art militaire que de l’art d’écrire, et il demande grâce pour les façons de parler rustiques qui se trouveront dans son livre, dont au surplus il vante l’utilité· W-s..


BONRBCUEIL. Voyez Dtmatvrt.


BONSI (Lame), noble florentin, chevalier de l’ordre de St-Étienne, naquit vers l’an 1552. Il s’appliqua d’abord aux belles-lettres, à la poésie, à la philosophie, qu’il lui fallut, à son grand regret, quitter pour l’étude des lois. Des l’année 1549, il était de l’académie florentine, où il lit des lectures ou leçons qui sont imprimées ; il en fut provéditeur deux ans après, lorsqu’il n’avait encore que dix-neuf ans, et, cette année-là même, il se rendit à ’ Pise pour étudier le droit civil et le droit canon ; il y fut reçu docteur en 1558. De retour à Florence, il y fut en faveur auprès des grands-ducs François et Ferdinand de Médicis. Faitchevalier de St-Étienne, il fut grand chancelier de cet ordre. Il mourut dans sa patrie, sans que l’on sache la date positive de sa mort. Cinq leçons que Bonsi avait récitées dans l’académie florentine ont été imprimées, avec un traité de la Comète, et un sermon pour le vendredi saint, Florence, 1560, in-8°. Un sonnet de Pétrar-· que est l’objet de la 4" leçon, un autre l’est des trois suivantes. Le sujet de la 5° est le plus beau passage du Dante sur la mrtune, ch. 7 de l’Euf•.•r.