Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/134

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Que l’automne, étalant son éclat, ses richesses,
Du printemps envers vous acquitte les promesses ;
Que Flore, dans vos champs, conservant ses couleurs,
Pour les jours des frimats vous garde quelques fleurs ;
Et que l’été sur-tout écarte ses orages
Des trésors dont Cérès a couvert vos rivages.
Sous vos bosquets riants, sous leurs ombrages frais,
Retenez l’amitié, l’innocence et la paix ;
Loin de l’œil des méchans, des clameurs du vulgaire,
Aimez, vivez heureux ; et que le sort prospère
De vos plus doux penchans resserrant les liens,
Ajoute à vos plaisirs ce qu’il retranche aux miens.
Dans un monde, où l’intrigue, en triomphe portée,
Au nom de la terreur, sur le trône est montée,
Mon cœur emportera vos vertueux penchans :
L’image de la paix qui console vos champs,
Me suivra sur ces bords ravagés par la guerre,
Heureux d’avoir trouvé l’amitié sur la terre !