Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/220

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avoir reconnu en passant les ruines précieuses d’Azania, se proposait d’y revenir et d’en prendre en quelque sorte possession par un mémoire détaillé. Il vient à Smyrne, pour se munir des instrumens nécessaires ; il laisse échapper quelques mots sur la merveille qu’il vient de découvrir ; mais l’importance mystérieuse qu~’il y met éveille la curiosité et les jalousie d’un autre amateur. Celui-ci, profitant de l’ouverture qu’on lui a faite et des renseignemens qu’il a obtenus, se hâte de partir pour Azania, et, du sein même des ruines qu’il reconnaît, il écrit à ses correspondans de Londres qu’il a retrouvé une ville dont les antiquaires ont perdu la trace. Je vous laisse à deviner quel a été le désappointement de celui qui, le premier, avait reconnu Azania.

Cette émulation de découvertes, et les petites, vanités qui l’accompagnent, peuvent nous faire sourire, mais elles ont aussi leur bon côté ; je souhaite que ces travers innocens nous aident à trouver d’autres ruines. Il y a encore dans l’Asie-Mineure assez de villes perdues, pour faire la fortune et la gloire de plus d’un voyageur ; et comme il est juste que chacun jouisse de ce qu’il a fait, je pense que, dans ce cas, un amateur ferait bien de placer le mérite de ses découvertes sous la sauvegarde d’un brevet d’invention.

Je ne vous dirai rien ici des aventuriers qui ont quitté leur pays pour parcourir le monde, et dont