Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/255

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différens. Les révolutions pourraient bien d’ailleurs vous arriver avant ma lettre, car elles sont pressées, et comme l’Attila de Corneille, elles s’ennuient d’attendre. Qu’auriez-vous à faire alors de nos prophéties datées du mont Pagus et des rives du Mélès ?

Parmi les habitans de Smyrne dont je recherche la société, je me plais à vous rappeler M. Cramer, fils d’un ancien consul d’Autriche ; très-jeune encore, il parle toutes les langues modernes ; il écrit en français avec autant de correction que d’élégance, et possède aussi bien le grec ancien que nos hellénistes les plus distingués. Il s’occupe d’un grand ouvrage sur les inscriptions, qui sera plus complet que tout ce qu’on a fait jusqu’ici. Ses études et la facilité qu’il a de voir beaucoup de choses par lui-même, me font espérer qu’il répandra de véritables lumières sur les ruines et les monumens historiques de l’Orient. Je manquerais à la reconnaissance, si je ne vous parlais aussi de M. Dupré, consul de France à Smyrne. On ne peut accueillir avec une politesse plus hospitalière les voyageurs qui arrivent dans ce pays pour l’étudier. M. Dupré est un homme modeste, laborieux et rempli de savoir. Il m’a montré la relation d’un voyage qu’il a fait en Perse ; cette relation, qui n’a point été publiée, renferme beaucoup de faits curieux et de notions utiles à la géographie. Les Francs établis à Smyrne se plaisent à louer l’esprit d’équité que M. Dupré apporte dans l’administra-