de l’autre une révolution vient de sortir des pavés ; ici un seul homme se met à la tête des réformes, il s’avance comme dans l’ombre, et la révolution qu’il médite est encore un des mystères du despotisme. En France, vous avez affaire à toutes les in discrétions des partis, aux fureurs bruyantes de la démocratie qui veut sur toute chose qu’on la regarde et qu’on l’écoute ; chez les Turcs, la révolution se montre un jour sur les places publiques, mais tout se passe ensuite dans l’enceinte muette du sérail ; au dehors, pas un mot, et le silence même du peuple n’a rien à nous apprendre. Lors qu’une révolution vous arrive en France, la presse la proclame, et cent mille voix s’élèvent pour la discuter, la commenter ou la défendre ; il n’est point de cité, point de bourgade qui n’en retentisse ; on peut la comparer à un grand mélodrame qui se joue en plein air, dans lequel tout le monde est acteur ou spectateur, et dont les représentations se renouvellent sans cesse et dans mille endroits à la fois : Pour me résumer en quelques mots, rien n^est plus difficile en Turquie que de voir les révolutions qui se font ; en France, il serait impossible de ne pas les voir.
Et vous disant que la révolution des Turcs ne ressemble pas à la nôtre, je vous ai peut-être mis sur la voie de la connaître, ou d’en avoir au moins quelque idée. J’ajouterai seulement au petit parallèle que je viens de vous faire, quelques ob-