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Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/34

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Il est évident que l’on ne cessait pas brusquement au lendemain de la mort du Roi, pas plus qu’au passage d’un siècle à un autre, de décorer les reliures comme on le faisait la veille ; mais le changement même amenait des aspirations nouvelles, les recherches faites par les artistes pour les satisfaire donnaient naissance à une autre mode : la mode, cette souveraine dont les livres ont dû, comme tous les objets de luxe, subir la puissance.

L’imprimerie vient d’être découverte ! « Rien ne saurait peindre, dit M. Henri Martin, l’allégresse avec laquelle le monde littéraire célébra ce don du ciel ; on comprenait universellement la grandeur des résultats immédiats de l’imprimerie, si l’on ne prévoyait pas encore la portée indéfinie de ses conséquences indirectes ; chacun proclamait que la multiplication des livres et l’abaissement de leur prix allaient faire la science toute à tous. Les matériaux de la connaissance humaine, les traditions religieuses et historiques allaient appeler invinciblement le libre examen et l’exercice illimité de la raison et de la conscience de tous. L’esprit humain, a éveillé, sollicité, fécondé partout et toujours par la diffusion des instruments scientifiques, allait développer une puissance de création incessante et progressive, dont rien, dans les âges écoulés, ne pouvait donner la moindre idée. »

Reliure monastique. Motif emprunté à la sculpture de pierre.
Reliure monastique. Motif emprunté à la sculpture de pierre.