Page:Michel Corday - Les Hauts Fourneaux, 1922.djvu/182

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leçons. Il partit pour l’Afrique et bénéficia de cet avancement rapide qu’assuraient seules, en temps de paix, les campagnes coloniales. Ainsi, cet accident décida peut-être d’un avenir militaire qui devait atteindre les plus hautes destinées…

— La plus haute ?

— Oui, madame.

10 février 1916.

J’entends dire que l’État-Major n’aime guère les Anglais parce qu’il est nourri de l’esprit catholique et que les Anglais sont protestants. Je n’en veux rien croire. C’est plutôt jalousie, rivalité de frères d’armes. Le patriotisme est tellement ombrageux. Il supporte malaisément qu’on l’aide. Il veut vaincre tout seul et se suffire à soi-même en toute occasion. De là ce goût de raillerie légère à l’endroit des alliés. Les Italiens n’échappent pas à ces égratignures. On accueille en souriant cette histoire que rapporte un de leurs compatriotes parisianisé. Un officier italien entraîne ses hommes par la parole avant de sortir de la tranchée. Dans un langage de feu,