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LES « HAUTS FOURNEAUX »

chisme des guerriers. En octobre, c’est-à-dire trois mois après la déclaration de guerre, un croiseur touche Alger afin de se ravitailler en charbon. Refus. On en manque. Le commandant en avise une énorme montagne, dressée sur le quai : « Mais ceci ? » Réponse : « Oh ! On ne peut pas y toucher : c’est le stock de guerre ».

Andernos, 2 décembre 1914.

Il paraît que le gouvernement a décidé le retour à Paris. Non sans tiraillements. C’est que les ministres ne s’accordent pas toujours, fort jaloux de leur prestige personnel. Ainsi, croirait-on qu’ils prennent mutuellement ombrage de leurs voyages au front ? Entre eux, c’est un concours à qui s’approchera le plus près de la ligne de feu. Ou bien, dès que l’un d’eux part pour Paris, les autres tremblent qu’il ne pactise avec ce pouvoir nouveau, installé au Lycée Victor-Duruy, et qui traite des affaires du camp retranché.

Voilà plus d’un mois que Poincaré, influencé par la lecture de son courrier quotidien, souhaite de rentrer définitivement. Mais la question