compter qu’ils étaient bien plus souples, bien plus flatteurs, eux seuls étaient capables d’inspirer à leurs maîtres quelques idées d’ordre et d’administration, de substituer peu à peu un gouvernement régulier aux caprices de la force, et d’élever la royauté barbare sur le modèle de la monarchie impériale. Nous voyons déjà sous Theudebert, petit-fils de Clovis, le ministre romain Parthenius, qui veut imposer des tributs aux Francs, et qui est massacré par eux à la mort de ce roi.
Un autre petit-fils de Clovis, Chramme, fils de Clotaire, avait pour confident le Poitevin Léon ; pour ennemi, l’évêque de Clermont, Cantin, créature des Francs ; pour amis, les Bretons, chez lesquels il se retira, lorsque, ayant échoué dans une tentative de révolte, il fut poursuivi par son père. Le malheureux se réfugia avec toute sa famille dans une cabane, où son père le fit brûler.
Clotaire, seul roi de la Gaule (558-561) par la mort de ses trois frères, laissait en mourant quatre fils. Si-
gien perdit dans ce contact avec les vaincus la rudesse barbare, et voulut apprendre avec ses favoris l’élégance latine : Fortunat écrit à Charibert :
Qualis es in propria docto sermone loquela
Qui nos Romano vincis in eloquio !