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HISTOIRE DE FRANCE.

cotes de France[1], et fortifieront leurs colonies d’Angleterre.

Il était naturel que les vrais Germains devinssent hostiles pour un peuple livré à l’influence romaine, ecclésiastique. C’est à l’Église que Clovis avait dû en grande partie ses rapides conquêtes. Ses successeurs s’abandonnèrent de bonne heure aux conseils des Romains, des vaincus[2]. Et il devait en être ainsi ; sans

    avait envoyé à ses frères un mouchoir teint de son sang. (Grégoire de Tours.)

  1. Sidon Apollin., l. VIII, Epist. ix : « Istic (à Bordeaux) Saxona cærulum videmus assuetum ante sala, solum timere. » Carmen VIII :
    Quin et Aremoricus piratam Saxona tractus
    Sperabat, cui pelle salum sulcare Britannum
    Ludus, et assuto, glaucum mare findere lembo.
  2. Clovis lui-même choisit des Romains pour les envoyer en ambassade, Aurelianus en 481, Paternus en 507 (Greg. Tur. Epist. c. xviii, xxv). On rencontre une foule de noms romains autour de tous les rois germains : un Aridius est le conseiller assidu de Gondebaud (Greg. Tur., l. II, c. xxxii). — Arcadius, sénateur arverne, appelle Childéric Ier dans l’Auvergne et s’entremet pour le meurtre des enfants de Clodomir (Id., l. III, c. ix, xviii). — Asteriolus et Secundinus, « tous deux sages et habiles dans les lettres et la rhétorique, » avaient beaucoup de crédit (en 547) auprès de Theudebert (Ibid., c. xxxiii). — Un ambassadeur de Gontran se nomme Félix (Greg. Tur., l. VIII, c. xiii) ; son référendaire, Flavius, (l. V, c. xlvi). Il envoie un Claudius pour tuer Eberulf dans Saint-Martin de Tours (l. VIII, c. xxix). — Un autre Claudius est chancelier de Childebert II (Greg. de Mirac. S. Martini, l. IV). — Un domestique de Brunehaut se nomme Flavius (Greg. Tur., l. IX, c. xix). À son favori Protadius succède « le Romain Claudius, fort lettré et agréable conteur » (Fredegar., c. xxviii). Dagobert a pour ambassadeurs Servatus et Paternus, pour généraux Abundantius et Venerandus, etc. (Gesta Dagoberti, passim)… etc., etc. — Sans doute plus d’un roi Mérovin-