Page:Michelet - La femme.djvu/12

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ralement, n’en est pas moins dans un chemin d’idées, d’inventions et de découvertes, si rapide que le rail brûlant en lance des étincelles.

La femme, fatalement laissée en arrière, reste au sillon d’un passé qu’elle connaît peu elle-même. Elle est distancée, pour notre malheur, mais ne veut ou ne peut aller plus vite.




Le pis, c’est qu’ils ne semblent pas pressés de se rapprocher. Il semble qu’ils n’aient rien à se dire. Le foyer est froid, la table muette et le lit glacé.

On n’est pas tenu, disent-ils, de se mettre en frais pour les siens. Mais ils n’en font pas davantage dans une société étrangère où la politesse commande. Tout le monde voit chaque soir comme un salon se sépare en deux salons, un des hommes et un des femmes. Ce qu’on n’a pas assez vu, ce qu’on peut expérimenter, c’est que dans une petite réunion amicale d’une douzaine de personnes, si la maîtresse de maison exige par une douce violence que les deux cercles se fondent, que les hommes causent avec les femmes, le silence s’établit, il n’y a plus de conversation.