Page:Michelet - La femme.djvu/310

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renvoie sous des formes très-charmantes et très-émouvantes que nous n’aurions pas attendues. Ce qui à l’homme est lumière, à la femme est surtout chaleur. L’idée s’y fait sentiment. Le sentiment, s’il est vif, vibre en émotion nerveuse. Telle pensée, telle invention, telle nouveauté utile, t’affectait agréablement au cerveau, te faisait sourire, comme d’une aimable surprise. Mais elle, elle a senti de suite le bien qui en résulterait, un bonheur nouveau pour l’humanité. Cela l’a touché au sein ; elle palpite, — à l’épine, elle a froid, est près de pleurer. Tu t’empresses de la raffermir, tu lui prends tendrement la main. L’émotion ne diminue pas ; comme un cercle dans un milieu fluide fait des cercles toujours plus grands, de l’épine, elle rayonne à tous ses organes, aux entrailles, aux bases de l’être, — se mêle avec sa tendresse, et, comme tout ce qui est en elle, se fond en amour pour toi… Elle se rejette sur toi et te serre entre ses bras.




Quel infini de bonheur tu vas trouver à traverser avec elle le monde des arts ! Ils sont tous des manières d’aimer. Tout art, surtout dans ses hauteurs, se confond avec l’amour, — ou avec la religion, qui est de l’amour encore.