Page:Michelet - La femme.djvu/312

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bouche amoureuse ! En conscience, elle en saurait trop.

Même le chef-d’œuvre de la Grèce, de noblesse pure et sublime, si loin, si loin des sensualités du peintre d’Anvers, les femmes évanouies, les mères défaillantes du temple de Thésée, quelle vierge osera les copier ? Telle en est la palpitation, tel le battement du cœur, visible sous ces beaux plis, qu’elle en resterait troublée. Cette contagion d’amour, de maternité, la bouleverserait. Oh ! mieux vaut qu’elle attende encore. C’est sous les yeux de son amant, c’est dans les bras de son mari qu’elle peut s’animer de ces choses et s’en approprier la vie, en recevoir les effluves et la chaude fécondation, y boire à longs traits la beauté, s’en embellir elle-même, en doter le fruit de son sein.




La musique est la vraie gloire, l’âme même du monde moderne. Je définis cet art-là : l’art de la fusion des cœurs, l’art de la pénétration mutuelle, et d’un si intime intérieur, que, par elle, au sein de la femme aimée, possédée, fécondée, tu iras plus loin encore.

Ce que Dumesnil, Alexandre, ont dit des grandes symphonies, de la musique d’amitié, de la musique