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MONDE GERMANIQUE

opérait une diversion par la vallée du Danube. Cet Arbogast resta tout-puissant sous Valentinien II, s’en défit et régna trois ans sous le nom du rhéteur Eugène. C’est encore en grande partie aux Goths que Théodose dut sa victoire sur cet usurpateur[1].

Sous Honorius, la rivalité du Goth Alaric et du Vandale Stilicon ensanglanta dix ans l’Italie. Le Vandale, nommé par Théodose tuteur d’Honorius, avait en ses mains l’empereur d’Occident. Le Goth, nommé par l’empereur d’Orient, Arcadius, maître de la province d’Illyrie, sollicitait en vain d’Honorius la permission de s’y établir. Pendant ce temps, la Bretagne, la Gaule et l’Espagne redevinrent indépendantes sous le Breton Constantin. La révolte d’un des généraux de cet empereur[2], et peut-être la rivalité de l’Espagne et de la Gaule, préparèrent la ruine du nouvel empire gaulois. Elle fut consommée par la réconciliation d’Honorius et des Goths. Ataulph, frère d’Alaric, épousa Placidie, sœur d’Honorius, et son successeur, Wallia, établit ses bandes à Toulouse, comme milice fédérée au service de l’Empire (an 411). Mais cet empire n’avait plus besoin de milice en Gaule ; il abandonnait de lui-même cette province, comme il avait fait la Bretagne, et se concentrait dans l’Italie pour y mourir. À mesure qu’il se retirait, les Goths s’étendirent peu à peu, et dans l’espace d’un demi-siècle ils occupèrent toute l’Aquitaine et toute l’Espagne.

Les dispositions de ces Goths ne furent rien moins

  1. Ils eurent le poste d’honneur à la bataille.
  2. Gérontius.