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HISTOIRE DE FRANCE

se réfugia avec toute sa famille dans une cabane, où son père le fit brûler.

Clotaire, seul roi de la Gaule (558-561) par la mort de ses trois frères, laissait en mourant quatre fils. Sigebert eut les campements de l’Est, ou, comme parlent les chroniqueurs, le royaume d’Ostrasie ; il résida à Metz : rapproché ainsi des tribus germaniques, dont plusieurs restaient alliées des Francs, il semblait devoir tôt ou tard prévaloir sur ses frères. Chilpéric eut la Neustrie, et fut appelé roi de Soissons. Gontran eut la Bourgogne ; sa capitale fut Chalon-sur-Saône. Pour le bizarre royaume de Charibert, qui réunissait Paris et l’Aquitaine, la mort de ce roi répartit ses États entre ses frères. L’influence romaine fut plus forte encore sous ces princes. Nous les voyons généralement livrés à des ministres gaulois, goths ou romains. Ces trois mots sont alors presque synonymes. Dans le commerce des barbares, les vaincus ont pris quelque chose de leur énergie. « Le roi Gontran, dit Grégoire de Tours, honora du patriciat Celsus, homme élevé de taille, fort d’épaules, robuste de bras, plein d’emphase dans ses paroles, d’à-propos dans ses répliques, exercé dans la lecture du droit ; il devint si avide qu’il spolia fréquemment les églises, etc. » Sigebert choisit un Arverne pour envoyé à Constantinople. Nous trouvons parmi ses serviteurs un Andarchius, « parfaitement instruit dans les œuvres de Virgile, dans le code Théodosien et l’art des calculs[1] ».

  1. Grégoire de Tours.