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HISTOIRE DE FRANCE

un, et obtenu leurs voix[1]. Enfin, Bernard lui-même avait reconnu son oncle. Celui-ci avait pour lui l’usage, la volonté de son père, enfin l’élection.

Aussi, Bernard, abandonné d’une grande partie des siens, fut obligé de s’en remettre aux promesses de l’impératrice Hermengarde, qui lui offrait sa médiation. Il se livra lui-même à Chalon-sur-Saône, et dénonça tous ses complices ; un d’eux avait jadis conspiré la mort de Charlemagne. Bernard et tous les autres furent condamnés à mort. L’empereur ne pouvait consentir à l’exécution[2]. Hermengarde obtint du moins qu’on privât Bernard de la vue ; mais elle s’y prit de façon qu’il en mourut au bout de trois jours.

L’Italie ne remua pas seule ; toutes les nations tributaires avaient pris les armes. Les Slaves du Nord avaient pour appui les Danois ; ceux de la Pannonie comptaient sur les Bulgares ; les Basques de la Navarre tendaient la main aux Sarrasins ; les Bretons comptaient sur eux-mêmes. Tous furent réprimés. Les Bretons virent leur pays complètement envahi, peut-être pour la première fois ; les Basques furent défaits, et les Sarrasins repoussés ; les Slaves vaincus aidèrent contre les Danois : un roi de ces derniers embrassa même le christianisme. L’archevêché de Hambourg fut fondé ; la Suède eut un évêque, dépendant de l’archevêque de Reims[3]. Il est vrai que ces premières conquêtes du christianisme ne tinrent pas : le roi chrétien des Danois fut chassé par les siens.

  1. App. 155.
  2. App. 156.
  3. App. 157.