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DISSOLUTION DE L’EMPIRE CARLOVINGIEN

en était autrement, je n’oserais m’approcher de l’autel pour offrir le sacrifice au Seigneur. — Grimold et les évêques Théodoric et Salomon adressèrent encore quelques mots à Hincmar, et Théodoric lui dit : Faites ce dont le seigneur roi vous prie ; pardonnez-lui. — À quoi Hincmar répondit : Pour ce qui ne regarde que moi et ma propre personne, je vous ai pardonné et je vous pardonne. Mais quant aux offenses contre l’Église qui m’est commise, et contre mon peuple, je puis seulement vous donner officieusement mes conseils, et vous offrir le secours de Dieu, pour que vous en obteniez l’absolution, si vous le voulez. — Alors les évêques s’écrièrent : Certainement il dit bien. — Tous nos frères s’étant trouvés unanimes à cet égard, et ne s’en étant jamais départis, ce fut toute l’indulgence qui lui fut accordée, et rien de plus… car nous attendions qu’il nous demandât conseil sur le salut qui lui était offert, et alors nous l’aurions conseillé selon l’écrit dont nous étions porteurs ; mais il nous répondit, de son trône, qu’il ne s’occuperait point de cet écrit avant de s’être consulté avec ses évêques. »

Peu de temps après, un autre concile plus nombreux fut assemblé à Savonnières, près de Toul, pour rétablir la paix entre les rois des Francs. Charles-le-Chauve s’adressa aux Pères de ce concile (en 859), pour leur demander justice contre Wénilon, clerc de sa chapelle, qu’il avait fait archevêque de Sens, et qui cependant l’avait quitté pour embrasser le parti de Louis-le-Germanique. La plainte du roi des Français