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HISTOIRE DE FRANCE

d’eux annuellement une partie des hommes en âge de porter les armes ; effarouchés par l’état de guerre permanent en Espagne, sous les Romains.

Le monde Ibérien est antérieur au monde Celtique…… On n’en connaît que la décadence. Les Vaccéens (Diod., V, 34) faisaient chaque année un partage de leurs terres, et mettaient les fruits en commun, signe d’une société bien antique.

Nous ne trouvons pas chez les Ibères l’institut des Druides et Bardes. Aussi point d’union politique (les Druides avaient un chef unique). Aussi moins de régularité dans la langue basque, pour revenir des dérivés aux racines.

On accuse les Gaulois, et non les Ibères, de pédérastie (Athen. XIII, 79. Diod., V, 32) ; au contraire, les Ibères préfèrent l’honneur et la chasteté à la vie (Strab., III, 4, p. 164). Les Gaulois, et non les Ibères, bruyants, vains, etc. (Diod., V, 31, p. 157), les Ibères méprisent la mort, mais avec moins de légèreté que les Gaulois, qui donnaient leur vie pour quelque argent ou quelques verres de vin (Athen., IV, 40).

Diodore assimile les Celtibères aux Lusitaniens. Les uns et les autres semblent avoir déployé dans la guerre la ruse, l’agilité, caractère des Ibères (Strab., III). Mais les Celtibères craignaient moins les batailles rangées ; ils avaient conservé le bouclier gaulois ; les Lusitaniens en portaient un moins long (Scutatæ citerioris provinciæ, et cetratæ ulterioris Hispaniæ cohortes, Cæs. de B., lib. I, 39. Cependant id. I, 48).

Les Celtibères avaient (sans doute d’après les Ibères) des bottes tissues de cheveux (Diodore : Τριχίνας ἐιλουσι κνημίδας). Les Biscayens d’aujourd’hui ont la jambe serrée de bandes de laine, qui vont joindre l’abarca, sorte de sandale.

Les montagnards vivaient deux tiers de l’année d’un pain de gland (nourriture des Pélasges, Dodone, etc. ; glandem ructante marito. Juv. VI, 10). Les Celtibères mangeaient beaucoup de viande ; les Ibères buvaient une boisson d’orge fermentée ; les Celtibères, de l’hydromel.

Les ressemblances entre les Ibères et les Celtibères sont nombreuses, exemple : tout soin domestique abandonné aux femmes ; force et endurcissement de celles-ci, qu’on retrouve en Biscaye et provinces voisines (et dans plusieurs parties de la Bretagne, comme à Ouessant).

Chez les Ibères et les Celtes (Aquitaine ?), hommes qui dévouent leur vie à un homme (Plut. Sertor., 14, Val. Max., VII, 6, ext. 3. — Cæs. de B. Gall.). Val. Max., II, 6, 11, dit