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HISTOIRE DE FRANCE

est un poteau engagé par le haut dans cette pièce de bouleau ; ce poteau perpendiculaire est tourné dans un bois horizontal au moyen de quatre bras de bois. Des hommes, qui ont soin de ne porter sur eux aucun métal, tournent le poteau, tandis que d’autres, au moyen de coins, le serrent contre le bois horizontal qui porte les bras, de manière qu’il s’enflamme par le frottement ; alors on éteint tout autre feu. Ceux qu’on a obtenus de cette manière passent pour sacrés, et on en approche successivement les bestiaux.


§ II.

Dans la religion galloise (Voyez Davies, Myth. and rites of the British druids, et le même, Celtic researches), le dieu suprême, c’est le dieu inconnu, Diana (dianaff, inconnu, en breton ; diana en léonais, dianan dans le dialecte de Vannes). Son représentant sur la terre c’est Hu le grand, ou Ar-bras, autrement Cadwalcader, le premier des druides.

Le castor noir perce la digue qui soutient le grand lac, le monde est inondé ; tout périt, excepté Douyman et Douymec’h (man, mec’h, homme, fille), sauvés dans un vaisseau sans voiles, avec un couple de chaque espèce d’animaux. Hu attelle deux bœufs à la terre pour la tirer de l’abîme. Tous deux périssent dans l’effort ; les yeux de l’un sortent de leurs orbites, l’autre refuse de manger et se laisse mourir.

Cependant Hu donne des lois et enseigne l’agriculture. Son char est composé des rayons du soleil, conduit par cinq génies ; il a pour ceinture l’arc-en-ciel. Il est le dieu de la guerre, le vainqueur des géants et des ténèbres, le soutien du laboureur, le roi des bardes, le régulateur des eaux. Une vache sainte le suit partout.

Hu a pour épouse une enchanteresse, Ked ou Ceridguen, dans son domaine de Penlym ou Penleen, à l’extrémité du lac où il habite.

Ked a trois enfants : Mor-vran (le corbeau de mer, guide des navigateurs), la belle Creiz-viou (le milieu de l’œuf, le symbole de la vie), et le hideux Avagdu ou Avank-du (le castor noir). Ked voulut préparer à Avagdu, selon les rites mystérieux du livre de Pherylt, l’eau du vase Azeuladour (sacrifice), l’eau de l’inspiration et la science. Elle se rendit donc dans la terre du repos, où se trouvait la cité du juste, et s’adressant au petit Gouyon, le fils du héraut de Lanvair, le gardien du temple, elle