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HISTOIRE DE FRANCE

eurent repoussé. L’évêque dit donc : « Il y a ici un certain Syrien nommé Euphron, qui, ayant transformé sa maison en une église, y a placé les reliques de ce saint ; et, par le pouvoir du martyr, il a vu s’opérer plusieurs miracles, car, dans le temps que la ville de Bordeaux était en proie à un violent incendie, cette maison, entourée de flammes, en fut préservée. » Aussitôt Mummole courut promptement avec l’évêque Bertrand à la maison du Syrien, y pénétra de force, et lui ordonna de montrer les saintes reliques. Euphron s’y refusa ; mais, pensant qu’on lui tendait des embûches par méchanceté, il dit : « Ne tourmente pas un vieillard et ne commets pas d’outrages envers un saint ; mais reçois ces cent pièces d’or et retire-toi. » Mummole insistant, Euphron lui offrit deux cents pièces d’or ; mais il n’obtint point à ce prix qu’ils se retirassent sans avoir vu les reliques. Alors Mummole fit dresser une échelle contre la muraille (les reliques étaient cachées dans une châsse au haut de la muraille, contre l’autel), et ordonna au diacre d’y monter. Celui-ci, étant donc monté au moyen de l’échelle, fut saisi d’un tel tremblement lorsqu’il prit la châsse, qu’on crut qu’il ne pourrait descendre vivant. Cependant, ayant pris la châsse attachée à la muraille, il l’emporta. Mummole, l’ayant examinée, y trouva l’os du doigt du saint, et ne craignit pas de le frapper d’un couteau. Il avait placé un couteau sur la relique et frappait dessus avec un autre. Après bien des coups qui eurent grand’peine à le briser, l’os, coupé en trois parties, disparut soudainement. La chose ne fut pas agréable au martyr, comme la suite le montra bien. » — Ces Romains du Midi respectaient les choses saintes et les prêtres bien moins que les hommes du Nord. On voit un peu plus loin qu’un évêque ayant insulté le prétendant à table, les ducs Mummole et Didier l’accablèrent de coups. — Greg. Tur., l. VII, ap. Scr. Rer. Fr., t. II, p. 302.


92 — page 197Dagobert, le Salomon des Francs…

Fredegar., c. lx : « Luxuriæ suprà modum deditus, tres habebat, ad instar Salomonis, reginas, maximè et plurimas concubinas… Nomina concubinarum, eò quod plures fuissent, increvit huic chronicæ inseri. »


93 — page 198Les Saxons défaits par les Francs, etc…

Gesta Dagob., c. i. ap. Scr. Rer. Fr., II, 580. « Clotharius tum præcipue illud memorabile suæ potentiæ posteris reliquit indicium, quod rebellantibus adversus se Saxonibus, ita eos armis perdomuit,