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LE DUC D’ORLÉANS, LE DUC DE BOURGOGNE

ticable inquisition ne produisit pas grand’chose.

Le duc d’Orléans reprit son influence. Il s’était étroitement lié avec le pape Benoît XIII ; ce pape ayant enfin échappé aux troupes qui l’assiégeaient dans Avignon, le duc surprit au roi une ordonnance qui restituait au pape l’obédience du royaume ; l’Université en rugit. D’autre part, le duc, s’étant lié étroitement avec sa belle-sœur Isabeau, la fit entrer dans le conseil, et s’y trouva prépondérant. Il parut ainsi maître et de l’Église et de l’État, c’est-à-dire que dès lors tout ce qui se fit d’impopulaire retomba sur lui.

Quoi qu’il en soit, on ne peut nier que le parti d’Orléans ne fût le seul qui agît pour la France et contre l’Anglais, qui sentît qu’on devait profiter de l’agitation de ce pays[1], qui tentât des expéditions. Je vois en 1403 les Bretons de ce parti mettre une flotte en mer et battre les Anglais[2]. Plus tard des secours sont envoyés aux chefs gallois, avec lesquels le roi fait alliance[3]. Je vois l’homme du duc d’Orléans, le connétable d’Albret, faire une guerre heureuse en Guyenne[4]. On envoie en Castille pour demander les secours d’une flotte contre les Anglais. Une transaction utile leur ferme la Normandie ; on tire Cherbourg et Évreux des mains suspectes du roi de Navarre, en le dédommageant ailleurs.

  1. C’était le temps de la révolte des Percy.
  2. C’étaient les Bretons de Clisson, conduits par Guillaume Duchâtel.
  3. Rymer.
  4. Le comte de Clermont, très jeune encore, était le chef nominal de cette armée.