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HISTOIRE DE FRANCE

tres ouvrages. Du reste, elle fait entendre qu’elle ne le vit qu’une fois, et pour solliciter sa protection : « Et ay-je veu de mes yeulx, comme j’eusse affaire aucune requeste d’ayde de sa parolle, à laquelle, de sa grâce, ne faillis mie. Plus d’une heure fus en sa présence, où je prenoye grant plaisir de veoir sa contenance, et si agmodérément expédier besongnes, chascune par ordre ; et moi mesmes, quant vint à point, par luy fus appellée, et fait ce que requeroye… » — Elle dit encore du duc d’Orléans : « N’a cure d’oyr dire deshonneur de femmes d’autruy, à l’exemple du sage, (et dit de telles notables parolles : « Quant on me dit mal d’aucun, je considère se celluy qui le dit a aucune particulière hayne à celluy dont il parle) », ne de nelluy mesdire, et ne croit mie de legier mal qu’on lui rapporte. » (Christine de Pisan, collection Petitot, t. V, p. 393.)


60 — page 82Monstrelet est sujet et serviteur de la maison de Bourgogne…

M. Dacier n’a pas réussi, dans la préface de son Monstrelet, à établir l’impartialité de ce chroniqueur. Monstrelet omet ou abrège ce qui est défavorable à la maison de Bourgogne, ou favorable à l’autre parti. Cela est d’autant plus frappant qu’il est ordinairement d’un bavardage fatigant. « Plus baveux qu’un pot à moutarde », dit Rabelais.


61 — page 84Charles V rendit aux Flamands Lille et Douai, la Flandre française…

Il est curieux de voir comment Philippe-le-Hardi eut l’adresse de se conserver cette importante possession que Charles V avait cru, ce semble, ne céder que temporairement, pour gagner les Flamands et faciliter le mariage de son frère. Celui-ci obtint, sous la minorité de Charles VI, qu’on lui laisserait Lille, etc., pour sa vie et celle de son premier hoir mâle. Il savait bien qu’une si longue possession finirait par devenir propriété. V. les Preuves de l’Hist. de Bourgogne, de D. Plancher, 16 janvier 1386, t. III, p. 91-94.


62 — page 84La langue française et wallone ne gagna pas un pouce de terrain sur le flamand…

C’est ce qui résulte de l’important mémoire de M. Raoux ; il prouve par une suite de témoignages que depuis le onzième siècle la limite des deux langues est la même. Rien n’a changé dans les villes même que les Français ont gardées un siècle et demi. (Mémoires de l’Académie de Bruxelles, t. IV, p. 412-440.)