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HISTOIRE DE FRANCE

CHAPITRE III

La Pucelle d’Orléans. (1429.)


L’originalité de la Pucelle, ce qui fit son succès, ce ne fut pas tant sa vaillance ou ses visions ; ce fut son bon sens. À travers son enthousiasme, cette fille du peuple vit la question et sut la résoudre.

Le nœud que les politiques et les incrédules ne pouvaient délier, elle le trancha. Elle déclara au nom de Dieu que Charles VII était l’héritier ; elle le rassura sur sa légitimité, dont il doutait lui-même. Cette légitimité, elle la sanctifia, menant son roi droit à Reims, et gagnant de vitesse sur les Anglais l’avantage décisif du sacre.

Il n’était pas rare de voir les femmes prendre les armes. Elles combattaient souvent dans les sièges[1], témoin les trente femmes blessées à Amiens[2], témoin

  1. Les exemples seraient innombrables. Citons seulement les dames de Lalaing (1452-1581). La seconde défendit Tournai contre le plus grand capitaine du seizième siècle, le prince de Parme. (Reiffenberg.)
  2. Voy. tome II.