Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/376

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objets furent saisis, portés à Fouquier-Tinville, qui les donna à Robespierre.

Montgaillard dit qu’avec un demi-million on l’aurait sauvée, qu’on ne trouva que cent quatre-vingt mille francs, dont il donna (lui Montgaillard, qui, je crois, n’avait pas un sou) pour sa part soixante-douze mille francs.

Ce qui est plus sûr, ce que je lis dans les Registres du Comité de sûreté générale, c’est que la sœur de la reine, l’archiduchesse Christine, envoya à Paris un certain marquis Burlot et une Rosalie Dalbert, que le Comité fît arrêter le 20 brumaire (10 novembre).

Tout indique qu’à la fin d’août et au commencement de septembre, les royalistes travaillaient à faire au profit de la reine une révolution de sections, un 31 mai.

Les poissardes des marchés, généralement royalistes, insultaient les couleurs nationales (25 août). Elles obtenaient d’offrir et de faire passer à la reine quelques-uns de leurs plus beaux fruits. Elles battaient journellement les femmes du quartier qui se réunissaient aux charniers de Saint-Eustache. Celles-ci étaient la plupart de pauvres ouvrières qui cousaient pour la Guerre et autres administrations, et qui n’avaient pas la stature, la force, les poings pesants des dames de la Halle.

Étant allées à la Convention pour demander de l’ouvrage, elles faillirent être assommées, et, revenant par la rue des Prouvaires, elles reçurent une pluie de pierres des fenêtres. Les hommes des