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exécution, que l’Assemblée ne donnât les églises aux hôpitaux, les presbytères aux écoles, que le culte public du catholicisme ne fût supprimé.

Il ne fallait plus qu’une chose : qu’on en fît la motion.

L’Assemblée s’était montrée déjà fort audacieuse, d’agir sans l’aveu de son pédagogue, le Comité de salut public. Irait-elle jusqu’au bout ? Ce Comité était très mécontent. Il se sentait fort, ayant un Chabot sous la clé, homme perdu, qui, pour plaire, étendait déjà ses accusations.

Dans ce moment où tant d’hommes tremblaient dans la Convention, la démentir outrageusement, c’était une inconvenance, mais ce n’était pas un péril. Robespierre eut ce courage. Le soir du 21, aux Jacobins, il assura froidement : « Que la Convention ne voulait point toucher au culte catholique, que jamais elle ne ferait cette démarche téméraire ; — que d’ailleurs le fanatisme expirait, qu’il était mort, qu’il n’y avait plus de fanatisme que celui des hommes immoraux, soudoyés par l’étranger pour donner à notre Révolution le vernis de l’immoralité. »

La question posée le 16, ou plutôt déjà résolue par le décret de l’Assemblée, était de savoir si le clergé catholique conserverait la possession des églises. Robespierre n’en dit pas un mot. Il s’étendit longuement sur l’existence de Dieu.

Cela s’entendait de reste. Et quoique Robespierre assurât qu’il avait toujours été mauvais catholique,