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majorité, devait céder quelque chose. Il demanda lui-même l’élargissement provisoire d’Hébert, Dobsent et autres détenus.

Les deux partis, à vrai dire, apercevaient leur faiblesse. Tous deux perdaient, tous deux gagnaient.

La droite avait gagné de refaire les Douze.

La gauche avait gagné cent quarante voix nouvelles et l’élargissement d’Hébert.

Pour faire un coup violent, ni l’une ni l’autre n’eût trouvé des hommes d’exécution.

On en pleurait à l’Évêché : « Hélas ! il n’y aurait plus trois cents hommes seulement pour faire le coup de septembre. » — Mais on enrôlait des femmes.

D’autre part, le gouvernement, ayant reçu avis qu’on voulait se porter à la caisse du domaine, ordonna de rassembler des hommes dans la section du Mail. On n’en put trouver que vingt-cinq, et encore, sur les vingt-cinq, deux seulement avaient des fusils.

Ce qui frappe et qui surprend dans les actes de l’époque, c’est l’éclipse à peu près complète de la population de Paris. Le nombre des votants, aux élections de sections, est vraiment imperceptible. Sauf trois (des plus riches, la Butte-des-Moulins, le Muséum et les Tuileries) qui, dans un jour de crise, apparaissent assez nombreuses, les autres n’ont guère plus de cent votants, et presque toujours le nombre est bien au-dessous. Celle du Temple, pour une élection importante, n’en a que trente-huit.

On peut affirmer hardiment, en forçant même les