Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/195

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tement cela qui lui assurait les plus chauds défenseurs dans l’avenir. Tous ceux qui se trouvèrent associés à ces actes par fanatisme ou lâcheté sont devenus les avocats obligés de Robespierre.

Les dantonistes, d’une part ; de l’autre, Clootz, Chaumette, la Commune de Paris, ont disparu tous à la fois. Leurs meurtriers ont survécu.

Plusieurs, dans leur âpre vieillesse, inquiète de la postérité, ont pu, jusqu’à près de cent ans, travailler la calomnie, conseiller les écrivains, écrire, murer dans la nuit de l’erreur la mémoire de leurs victimes.

Hébertiste et robespierriste, Choudieu, Levasseur, deux octogénaires, ont pu continuer d’ensemble leur guerre contre Phelippeaux, nier l’évidence, démentir Kléber et les témoins oculaires, les actes authentiques. Contre Danton, Desmoulins, ont pu mentir à leur aise les oracles toujours consultés, un Barère qui les livra, un Souberbielle qui les jugea. Pour comble, l’école de Babel, les catholico-robespierristes, ravis de septembriser la mémoire des incrédules, ont achevé de brouiller tout.

Je me tais sur ceux qu’on peut appeler la famille et l’intimité de Robespierre. Je respecte en eux la religion du souvenir. Cependant, comment essayent-ils de défendre leur idole ? En continuant la cruelle persécution des dantonistes, en admettant comme prouvés les on dit sur la foi desquels on les mena à la mort.

Dans toute la Révolution, une méthode invariable