Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/100

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moins suspectes qu’on garderait pour soi, et comme instruments secrets. Les sciences mathématiques et physiques trouveraient grâce, comme machinisme et thaumaturgie ; grâce pour un temps. Car après tout, ce sont des sciences ; on leur ferait leur procès. L’astronomie, déjà condamnée avec Galilée, ne pourrait guère se défendre. L’Anti-Copernic, qu’on vend à la sortie du sermon, tuerait Copernic. On garderait peut-être les quatre règles ? Et encore !

Il faudrait, pour les offices, conserver un peu de latin, mais point de littérature latine, sinon dans les éditions arrangées par les jésuites. La littérature et la philosophie moderne, à peu de chose près, ne sont qu’hérésies ; elles seraient bannies en masse. Combien plus cet Orient, qui s’avise aujourd’hui d’apparaître au christianisme comme frère et sous formes chrétiennes ! Hâtons-nous d’enfouir une telle science, et qu’on n’en parle jamais.

Plus de science. Un peu d’art suffit, un art dévot. Lequel pourtant et de quelle époque ?… Le moyen âge est trop sévère. — Raphaël est trop païen. — Le Poussin est un philosophe. — Champagne est un janséniste. Heureusement, voici Mignard, et à sa suite une école d’aimables peintres pour peindre galamment les allégories, emblèmes et dévotions coquettes, nouvellement