Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/109

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tout d’abord. Au lieu de vous observer et de parler bas, comme on fait, quand on est entré par surprise, vous avez fait grand bruit, injurié et menacé. Et comme on ne répondait point, vous avez levé la main, sur qui, malheureux ?… sur la loi !

Comment voulez-vous que cette loi, souffletée par vous, puisse faire encore semblant de ne pas vous voir ?

Le cri d’alarme est poussé… Et qui osera dire que c’était trop tôt ?

C’était trop tôt, quand, renouvelant ce qui ne s’était pas vu depuis trois cents ans, on employait la chaire sacrée à diffamer telle personne, à calomnier par-devant l’autel ?

C’était trop tôt, lorsque, dans la province où il y a le plus de protestants, on touchait aux morts protestants !

C’était trop tôt, lorsqu’on formait des associations immenses, dont une seule à Paris compte cinquante mille personnes !

Vous parlez de liberté ? Parlez donc d’égalité ! Est-ce qu’il y a égalité entre vous et nous ?… Vous êtes les meneurs d’associations formidables ; nous des hommes isolés.

Vous avez quarante mille chaires que vous faites parler de gré ou de force ; vous avez cent mille confes-