Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/123

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des catacombes et de se manifester publiquement. On s’est montré, en effet, et pour se repentir aussitôt ; car si les projets étaient violents, nous sentions, de notre côté, l’importance du moment ; nous comptions, pour résister, non sur la force de notre parole, mais sur notre volonté de ne rien céder, et sur la conscience éclairée de notre auditoire. Tout ce que la frénésie ou sincère ou jouée a pu faire, a été de couvrir quelque temps notre voix, pour donner au sentiment public l’occasion d’éclater ; après quoi ces nouveaux missionnaires de la liberté religieuse se sont retirés, la rage dans le cœur, honteux de s’être trahis au grand jour, et prêts à se renier, comme, en effet, ils se sont reniés dès le lendemain.

Cette défaite est due tout entière à la puissance de l’opinion, à celle de la presse, à la loyauté de la génération nouvelle qui ne peut rien comprendre à tant d’artifices. Que les mêmes folies recommencent, nous retrouverons demain le même appui. La question, à certains égards, ne nous regarde plus ; reste à savoir ce que prétend faire le pouvoir politique dès qu’il la rencontrera. Il serait assez commode de s’asseoir dans les deux camps, d’attaquer l’ultramontanisme d’une main, de le flatter de l’autre ; mais cette situation est périlleuse. Il faudra se prononcer. Ce n’est pas moi qui nierai la force du