Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/126

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binaisons de la religion politique. Ceux qui, sans porter le nom de l’ordre, trempent dans les mêmes maximes, s’attribueront aisément dans mes paroles la part qui leur revient ; à l’égard des autres l’occasion leur est offerte de renier les ambitieux, de ramener les égarés, de condamner les calomniateurs.

Il est temps de savoir, à la fin, si l’esprit de la révolution française n’est plus qu’un mot banal dont il faut publiquement et officiellement se jouer. Le catholicisme, en se plaçant sous la bannière du jésuitisme, veut-il recommencer une guerre qui, déjà, lui a été funeste ? Veut-il être l’ami ou l’ennemi de la France ?

Ce qu’il y aurait de pis pour lui, serait de s’obstiner à montrer que sa profession de foi est, non-seulement différente, mais ennemie de la profession de foi de l’État. Dans ses institutions fondées sur l’égalité des cultes existants, la France professe, enseigne l’unité du christianisme, sous la diversité des églises particulières. Voilà sa confession, telle qu’elle est écrite dans la loi souveraine ; tous les Français appartiennent légalement à une même église sous des noms différents ; il n’y a ici désormais[1] de schismatiques et d’hérétiques que ceux qui, niant tout autre église que la leur, tout autre autorité que la leur, veulent l’imposer à toutes

  1. Voyez l’appendice.