Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/143

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science et de la croyance que l’homme s’élève à une croyance supérieure, à une science supérieure. Pourquoi serons-nous affranchis de la condition du saint combat imposé à tous les hommes qui nous ont précédés. Le temps viendra où ceux qui se disputent si violemment l’avenir se rejoindront, s’uniront, se reposeront ensemble ; ce moment n’est pas encore venu ; jusque-là il est bon que chacun fasse sa tâche et combatte à sa manière, puisque aussi bien l’alliance est rompue d’un côté.

Encore une fois, je remercie les adversaires ; ils suivent leur mission, qui jusqu’ici a été, par une immuable contradiction, de provoquer, d’aiguillonner l’esprit humain, de l’obliger d’aller plus loin, toutes les fois qu’il a été sur le point de s’arrêter, de se complaire dans la possession tranquille d’une partie seule de la vérité. L’homme est plus timide qu’il ne semble ; s’il n’était contrarié, il serait trop accommodant. N’est-ce pas là son histoire pendant tout le moyen âge ? et cette histoire, cette lutte perpétuelle qui toujours le ravive et l’excite, ne s’est-elle pas presque entièrement passée dans les lieux mêmes où nous sommes, sur cette montagne héroïque de Geneviève ? Pourquoi vous étonner du combat ? Nous sommes sur le lieu du combat. N’est-ce pas ici, dans ces chaires, que depuis