Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/189

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Ainsi ce ne sont pas là des images jetées au hasard dans la constitution ; c’est par ces paroles réfléchies, répétées, qu’il prétend terminer sa vie ; intime secret de cette âme, sur lequel il revient en mourant. Nous voudrions nous tromper sur ce point ; nous ne le pourrions pas. Voilà, il faut l’avouer, un christianisme tout nouveau, car les miracles du Christ étaient faits pour rappeler les morts à la vie ; les miracles de Loyola sont faits pour ramener les vivants à la mort. Le premier et le dernier mot du Christ, c’est la vie. Le premier et le dernier mot de Loyola, c’est le cadavre. Le Christ fait sortir Lazare du sépulcre ; Loyola veut de chaque homme faire un Lazare au tombeau. Encore une fois, qu’y a-t-il de commun entre le Christ et Loyola ?

Je sais que quelques personnes sincères, n’ont pu s’empêcher d’être au moins étonnées du caractère des Exercices spirituels, et des citations incontestables que j’ai dû faire. Elles s’échappent en pensant que c’est là sans doute un code, une loi tombée en désuétude, et qui n’est plus pour rien dans la tradition de la société de Jésus. Je ne puis leur laisser ce refuge. Non, le livre des Exercices spirituels n’est pas hors d’usage. Au contraire, il est le fondement, non-seulement de l’autorité de Loyola, mais encore de l’éducation de toute la société ; d’où la né-