Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/21

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mœurs… » C’est la même chose pour un prêtre que d’être noyé, une pierre au cou !

On dit qu’il n’y a plus de serfs en France.. Il y en a quarante mille… Je leur conseille de se taire, de ravaler leurs larmes et de tâcher de sourire.

Beaucoup accepteraient le silence, et de végéter dans un coin… Mais on ne les tient pas quitte. Il faut qu’ils parlent, et qu’ils mordent, et qu’en chaire ils damnent Bossuet.

On en a vus de forcés de répéter tel sermon contre un auteur vivant qu’ils n’avaient pas lu… Ils étaient jetés, lancés, malheureux chiens de combat, aux jambes du passant étonné, qui leur demandait pourquoi…

O situation misérable ! anti-chrétienne, anti-humaine !.. Ceux qui la leur font, en rient.. Mais leurs loyaux adversaires, ceux qu’ils attaquent, et qu’ils croient leurs ennemis, en pleureront !

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Prenez un homme dans la rue, le premier qui passe, et demandez-lui : « Qu’est-ce que les Jésuites ? » Il répondra sans hésiter : « La contre-révolution. »

Telle est la ferme foi du peuple ; elle n’a jamais varié, et vous n’y changerez rien.