Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/295

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les apologies savantes de nos Bossuet, de nos Fénelon, contre les Jurieu et les Spinosa de nos jours ? Où est la réfutation des recherches et des conclusions d’un Gésénius sur Isaïe, d’un Ewald sur les Psaumes, d’un Bohlen sur la Genèse, d’un de Wette sur le corps entier des Ecritures ? Ce sont là, d’une part, des œuvres véritablement hostiles, puisqu’elles ne laissent rien subsister de l’autorité catholique, et de l’autre, de savants auteurs qui semblent parler sans nulle autre préoccupation que le désir sincère de la vérité ; il ne suffit pas de les maudire, il faut les contredire avec une patience égale à celle dont ils ne se sont pas départis. Assurément il est plus facile de s’adresser, comme vous le faites, à une vaine abstraction, poursuivant et terrassant les imaginations que vous vous créez pour cela ; mais ce détour ne peut satisfaire personne ; car l’ennemi ne se déguise pas, il ne recule pas : au contraire, il vous provoque depuis longtemps. Il est debout, il parle officiellement dans les chaires et les universités du Nord ; et, pour nous, simples laïques, que pouvons-nous faire, sinon vous presser de répliquer enfin à tous ces savants hommes qui ne vous attaquent pas sous un masque, qui ne vous harcèlent pas, ne vous provoquent pas en fuyant, mais qui publiquement prétendent vous ruiner à visage découvert ? Répondez