Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/294

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français ne se seraient pas amusés à combattre quelques vagues systèmes, mais qu’ils se seraient aussitôt attachés de toutes leurs forces au point qui met en péril les fondements même de la croyance. Car enfin, dans ce combat où nous sommes spectateurs, nous voyons bien les adversaires de l’orthodoxie qui marchent sans jamais s’arrêter, profitant de chaque ruine pour en consommer une autre : nous ne voyons pas ceux qui les combattent. Ou plutôt, les défenseurs de la foi, abandonnant le lieu du péril, feignent de triompher subtilement de quelques fantômes sans vie, en même temps qu’ils désertent le sanctuaire où l’ennemi fait irruption. Mais nous ne cesserons de les ramener au cercle brûlant que la science a tracé autour d’eux. C’est là, c’est là qu’est le péril, non pas dans les doutes timides que se permet, par intervalles, l’Université de France. Depuis que la science et le scepticisme d’un de Wette, d’un Gésénius, d’un Ewald, d’un Bohlen, ont porté le bouleversement dans la tradition canonique, qu’avez-vous fait pour relever ce qu’ils ont renversé ? Depuis que les catholiques, les croyants du Nord, sont aux prises avec ce scepticisme qui menace de détruire l’arbre par la racine, quel secours leur avez-vous porté ? Vous n’avez pas même entendu leurs cris de détresse ! Où sont les avertissements,