Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/299

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transactions, les mêmes accommodements, les mêmes déguisements où s’use la société politique, pénétraient jusque dans les plus hautes régions de l’intelligence, dans le domaine des croyances et des idées ; si là aussi le faux et le vrai avaient les mêmes couleurs, si l’on passait indifféremment de l’un à l’autre, de la gauche à la droite, de la droite à la gauche ; si, au moyen d’une sorte d’idiome parlementaire, on pouvait flatter, caresser tout ensemble le mensonge et la vérité, le bien et le mal, le ciel et l’enfer, réduisant à la fois la croyance et la science à une pure fiction, que l’on admet aujourd’hui, que l’on rejette demain, et renversant ainsi le mot de Pascal : Mensonge en deçà des Pyrénées, mensonge au delà, vérité nulle part ! Plutôt que d’assister à un pareil dénouement, nous aimons mieux encore voir se réveiller contre nous et nos amis la colère et l’anathème des tièdes.

A-t-on bien songé, cependant, à quoi l’on s’engage, quand on parle d’un enseignement strictement catholique ? Celui-là mériterait ce nom qui déduirait de la seule tradition ecclésiastique le fondement de toutes les connaissances, et détournerait, de gré ou de force, le sens de tous les faits, pour les rapporter à un système conçu, adopté d’avance, les yeux fermés, sans discussion, sans examen, sans observations. Après