Page:Millevoye - Œuvres complètes de Millevoye, I, 1837, éd. Pongerville.djvu/59

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âges, mais le témoignage éclairé de quelques graves écrivains, nous en ont transmis le caractère. J’ai cité, au commencement de ce discours, un passage où l’Élégie compte parmi ses nombreuses attributions celle de déplorer les infortunes d’un personnage de l’antiquité. Cette dernière sorte de sujets, dont un fragment de Simonide sur Danaé nous a conservé l’exemple, avait pour les Grecs un attrait inexprimable. Ceux de nos journalistes, qui m’en attribuaient la nouveauté, me faisaient assurément beaucoup d’honneur. Du reste, il est aisé de concevoir que des gens de goût, particulièrement versés dans la littérature latine, s’étonnent de voir le nom d’Élégie s’attacher à des productions qui ne leur rappellent pas toujours les sujets et la manière de Tibulle et de Properce. Aussi n’ai-je pas imité les Latins, mais les Grecs. Le genre de leurs Élégies nous était connu; je ne crois pas m’en être écarté. Je souhaite au moins que l’on daigne reconnaître dans quelques parties de l’ouvrage mon respect pour le goût et mon amour pour les classiques.